L’armée française poursuivait vendredi son opération contre les jihadistes dans la région de Tombouctou dans le nord-ouest du Mali, à deux jours des législatives prévues dimanche, a appris l’AFP de sources militaires française et régionales.
"Les opérations militaires se poursuivent", a indiqué une source militaire française à Bamako, sans vouloir donner plus de précision. Interrogé par l’AFP à Paris, l’état-major des armées s’est refusé à tout commentaire.
Selon une source militaire africaine à Tombouctou, il s’agit d’une "très grosse opération militaire en cours, la plus grosse dans la région de Tombouctou depuis la reprise des principales villes du Nord par les forces alliées" au début de l’année.
Au moins une vingtaine d’hélicoptères français et des véhicules au sol
participent à cette opération visant Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a
précisé une source militaire malienne.
"Une vingtaine de jihadistes ont déjà été tués au nord de Tombouctou, et
les Français visent actuellement la zone de Taoudéni", à environ 750
kilomètres au nord de la ville, "devenue le refuge des terroristes et des
trafiquants de drogue", a ajouté la même source.
L’aéroport de Tombouctou est "le centre nerveux" de l’opération, selon ces
sources militaires dans la région.
Pour des raisons de sécurité, aucune n’a souhaité communiquer sur le nombre
de militaires français engagés dans cette opération.
Mardi, une source militaire française à Bamako avait indiqué que les
troupes françaises faisaient face "à un groupe assez déterminé", parlant alors
de 19 jihadistes tués.
Cette opération intervient avant la tenue dimanche du second tour des
législatives qui doivent parachever le retour à l’ordre constitutionnel
interrompu en mars 2012 par un coup d’Etat militaire ayant précipité la chute
du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.
L’armée française intervient au Mali depuis presque un an aux côtés de
plusieurs forces armées africaines, intégrées depuis à la force de l’ONU, la
Minusma, contre ces groupes.
Ils ont été affaiblis, mais restent néanmoins actifs dans la région. Après
une accalmie de plusieurs mois, ces groupes jihadistes avaient repris leurs
attaques meurtrières le 28 septembre, tuant depuis une dizaine de civils et de
militaires maliens et tchadiens membres de la Minusma.
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