Le coordinateur humanitaire pour le Mali, David Gressly, a affirmé jeudi que la situation nutritionnelle reste préoccupante dans le pays, a-t-on appris ce jour lors d'une rencontre tenue dans les locaux du Bureau des Nations Unies pour la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) à Bamako, la capitale malienne.
Selon David Gressly, la situation nutritionnelle reste préoccupante comme le révèlent les données issues de l'enquête nutritionnelle SMART menée en 2013. Dans les six régions du sud du Mali, le taux de malnutrition aiguë globale (MAG) est de 8,6%, a expliqué M. Gressly, avant d'ajouter que ce taux est proche du seuil d'alerte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fixé à 10%.
Pour le nord du pays, l'enquête n'a pu être menée pour le moment qu'à Gao, où le taux de MAG est de 13,5% et le seuil d'urgence fixé par l'OMS est de 15%, a-t-il laissé entendre.
Cette année, 660.000 enfants de moins de cinq ans sont à risque de malnutrition aiguë, les structures sanitaires appuyées par les organisations humanitaires ayant réussi à assister environ 211.000 enfants touchés, a affirmé le coordinateur humanitaire pour le Mali.
''Malgré l'amélioration de la consommation alimentaire des ménages due à l'assistance fournie à plus d'un million de personnes (niveau national), la sécurité alimentaire de la majorité des familles au nord du Mali reste précaire."
Evoquant les résultats d'une enquête sur la sécurité alimentaire (EFSA), effectuée en juillet 2013, celui-ci a indiqué que "trois ménages sur quatre (soit 75% des ménages enquêtés) sont actuellement modérément ou sévèrement touchés par l'insécurité alimentaire dans les régions de Gao, Kidal, Tombouctou et certains cercles de Mopti (Douentza, Tenenkou et Youwarou)".
"Pour le sud du pays, nous attendons les résultats de l'enquête."
En parallèle, a souligné David Gressly, les prévisions de la campagne agricole et pastorale de cette année "font redouter une aggravation de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition".
A son avis, "une année encore difficile s'annonce pour de nombreux Maliens. Les résultats prévisionnels annoncés indiquent une baisse globale de 19% par rapport à la campagne 2012/2013 et de 9% par rapport à la moyenne quinquennale (2008-2009/2012-2013)".
Par ailleurs, s'agissant des contraintes opérationnelles auxquelles les acteurs humanitaires sont confrontés, le coordinateur humanitaire pour le Mali a noté que celles-ci (contraintes) sont "liées à l'accès limité à certaines zones comme Kidal et l'insuffisance des ressources financières".
Celui-ci a précisé que l'appel de fonds humanitaire (CAP) pour le Mali est financé à 50%, c'est-à-dire que 239 millions de dollars sont mobilisés sur la requête de 477 millions de dollars. Toutefois, a-t-il poursuivi, il convient de mentionner qu'en plus des fonds reçus à travers le CAP, 135 millions de dollars ont aussi été alloués à des projets humanitaires.