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Mali : la France doit-elle intervenir ?
Publié le vendredi 13 juillet 2012   |  lepoint.fr


Laurent
© Autre presse par DR
Laurent Fabius, homme politique français
Homme politique français


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"À un moment ou à un autre, il faudra utiliser la force au Mali." Celui qui tient ces propos alarmistes n'est pas un boutefeu, un belliciste impénitent, mais le très prudent Laurent Fabius. Le ministre des Affaires étrangères prend grand soin de préciser que seuls les Africains peuvent intervenir. "La France, dit-il, ne peut être en première ligne." C'est la ligne officielle fixée à Paris. Pendant ce temps, les combattants islamistes les plus fanatiques ont pris le contrôle de toutes les localités du Nord-Mali, chassant les insurgés touaregs qui, dans une phase initiale, les avaient conquises.

Ils y imposent une terreur obscurantiste au nom d'une lecture bornée du Coran importée d'Arabie saoudite. Ancienne puissance coloniale, la France serait disqualifiée pour agir directement. Une action trop visible de sa part risquerait de raviver les vieilles rancoeurs, de cristalliser les mécontentements. Élément important : six otages français sont aux mains des groupes islamistes. L'Algérie, qui considère cette zone comme appartenant à sa sphère d'influence mais ne fait pas grand-chose, verrait aussi d'un très mauvais oeil un débarquement ostensible de troupes françaises à Bamako.

Reconquérir le Nord

Ces arguments ne sont pas à prendre à la légère. Mais qui donc peut aller faire la police dans les sables sahariens ? Il s'agit d'abord de sanctuariser le Sud, de rétablir une stabilité institutionnelle à Bamako. Car la situation est des plus embrouillées : après un putsch plus ou moins improvisé le 22 mars dernier, une médiation de la CDAO (Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest) avait abouti à la nomination d'un président par intérim : Dioncounda Traoré. Problème, celui-ci s'est réfugié en France : il a été agressé à coups de marteau au sein même du palais présidentiel !

Après avoir sécurisé le Sud, il faudra, dans un deuxième temps, reconquérir le Nord. Ce ne sera pas une promenade de santé : les distances sont énormes, l'environnement est difficile et les combattants islamistes disposent d'une quantité d'armes notamment fournies par les mercenaires de Kadhafi en débandade. L'idée serait de mettre sur pied, avec l'aval de l'ONU, une force de la CDAO. Mais aucun des pays africains concernés n'a les moyens militaires de se lancer dans une telle opération. À moins de disposer d'un appui extérieur qui ne peut être seulement logistique.

La France a souvent géré ce type d'affaires, notamment au Tchad. Elle est encore intervenue l'an dernier en Côte d'Ivoire pour rétablir l'autorité du président démocratiquement élu Alassane Ouattara. Ces temps sont, paraît-il, révolus. Mais si Paris ne s'implique pas plus vigoureusement, il est fort à parier que les séides d'al-Qaida pourront continuer à semer l'effroi dans le Nord-Mali et même dans tout le Sahel.

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