Identifier les causes du taux de participation mitigé au premier tour des législatives et les remèdes appropriés, tel était l’objet d’une réunion, hier, à la mairie de la commune V du District, entre les chefs de quartier et l’Association malienne pour le relèvement du taux de participation aux élections (AMRTPE).
À lumière des différentes interventions, tout portait à croire qu’un tel espace offert par l’AMRTPE était inespéré pour les participants pour exprimer tous leurs griefs ; mais également proposer les solutions qu’ils jugent les meilleures pour améliorer le niveau de participation des électeurs lors du second tour des législatives, prévu le dimanche prochain.
Très prolifiques, à l’occasion, les chefs de quartier ont dénoncé leur mise à l’écart après les deux tours des élections présidentielles au cours desquels ils étaient pleinement impliqués pour les résultats qui ont fait la fierté de l’ensemble du Mali et la satisfaction de la communauté internationale.
Cela a pu influencer négativement le taux de participation ; d’autant plus que les chefs de quartier jouent un rôle prépondérant dans la mobilisation électorale. Autre problème identifié, c’est déficit d’information. L’on a déploré en effet la qualité de l’organisation matérielle du premier des législatives empêchant de nombreux électeurs de voter ; alors qu’ils avaient pourtant effectué le déplacement pour ce faire.
Il a été rapporté le cas de certains centres où les électeurs votent habituellement et dont les bureaux ont été transférés dans d’autres bureaux voisins sans en être préalablement informés. En amont, les chefs de quartier ont mis en index l’impasse autour du retrait des cartes Nina, la communication ayant été timide, sinon inexistante, à leurs yeux, autour de cette opération dont la poursuite aurait pu doper le taux de participation.
Sur ce point portant sur le déficit de communication, le 4è adjoint du maire, Mamadou TRAORE, a reconnu les faits tout en divisant en deux la poire de la responsabilité : si les citoyens ont droit à l’information ; ils ont également le devoir de s’informer. Un problème qui revient de façon récurrente a été soulevé par les participants, à savoir la pléthore de partis politiques. Il y tellement de partis que les électeurs ne savent même plus où donner de la tête, ont dénoncé les participants.
« Tout ce qui devient trop abondant ; n’a plus de valeur », a fait remarquer un chef de quartier, parlant des partis politiques qui ont franchi la barre de la centaine. En outre, les partis ne sont pas ménagés quant à la léthargie dont ils sont coupables quand il n’y a pas d’élection pour se réveiller la veille des scrutins et tenter de rattraper le temps perdu à coups de corruption et d’achat des consciences. Ce alors qu’il est attendu d’eux de former continuellement les citoyens, les éduquer à la citoyenneté… Un intervenant a relevé un obstacle majeur au relèvement du taux de participation : le choix du candidat.
Il a fustigé ces choix qui privilégient des gens plus fortunés, à même de financer leur campagne ; au détriment de pauvres gens ; mais qui brillent en notoriété et qui ont administré la preuve de leur intégrité et de leur crédibilité. Comment voter pour des gens que l’on ne connaît même pas, a-t-il interrogé. Pour étayer ses propos, il a rappelé la présidentielle. Si le taux a été élevé à ce niveau, c’est parce qu’il y avait quelqu’un que l’on connaissait et en qui les gens avaient confiance. Ce qui n’est pas très souvent le cas pour ces législatives qui battent les records de faibles taux de participation comparativement aux scrutins présidentiel et municipal.
Le Secrétaire général de l’AMRTPE, Bissiry COULIBALY, après avoir pris note de toutes les observations, a réitéré son appel lancé la veille en commune VI du district de Bamako : tout mettre en œuvre pour atteindre au moins un taux de participation de 40% pour le second tour des législatives du dimanche prochain. En cela, tout est chacun est invité à jouer la partition qui est la sienne.
En ce qui est de l’Association, M. COULIBALY a indiqué qu’elle a déployé 160 agents sur le terrain, lors du premier tour du 24 novembre dernier, pour orienter les électeurs. Le dimanche prochain, cet effectif sera porté à 380 agents a-t-il, annoncé. Quant au nombre de radios, de 3 il passera 8. Ces radios passeront la journée à lancer des appels au vote et à expliquer le mécanisme de vote pour réduire le nombre de bulletins nuls qui a été de 120 000 lors du premier tour des législatives, le 24 novembre dernier. Par Bertin DAKOUO