Saouti Haïdara, le directeur de publication du quotidien privé
L`indépendant a été enlevé, et agressé dans la soirée du 12 juillet
2012, vers 21 heures.
"Alors que la pratique de l`enlèvement et de l`agression devient
monnaie courante pour les journalistes de Bamako, nous demandons aux
autorités compétentes d`identifier les responsables, et de les
condamner. Il est intolérable que dans un pays en pleine tourmente les
professionnels de l`information soient régulièrement la cible de
groupes armés, qui agissent en toute impunité", a déclaré Reporters
sans frontières.
"Cette pratique n`a d`autre but que de répandre la peur parmi la
profession afin de réduire toute information indépendante au silence",
a dénoncé l`organisation de défense de la liberté d`information.
Pénétrant dans les locaux du siège du journal, des hommes armés ont
tiré dans la salle de rédaction avant d`emmener Saouti Haïdara. Selon
des témoins, une dizaine d`individus étaient présents et se seraient
ensuite enfuis avec le journaliste à bord de trois 4x4.
Roué de coups, blessé à la tête et au bras, le responsable de
L`indépendant a été retrouvé, vers 22 heures trente par ses
confrères, dans les quartiers nord de la capitale, à proximité du
stade du 26 mars. Il a été emmené à l`hôpital "Luxembourg"
d`Hamdallaye (nord de Bamako), où il a pu recevoir des soins.
Les individus armés ont menacé le journaliste de mort s`il portait plainte.
Le 16 mai dernier, Saouti Haidara avait déjà été brièvement arrêté par
les services de renseignement maliens
Il avait été interrogé sur un article publié dans son journal, qui
invitait les bamakois à éviter les bâtiments officiels en raison des
menaces d`attentats.
Dix jours plus tôt, dans une affaire similaire, Abdrahmane Keita,
rédacteur en chef du journal L`Aurore avait été retrouvé, blessé et
dévalisé, dans le quartier de l`aéroport Bamako-Senou. Tombé dans un
guet-apens la veille, où une prétendue source lui avait donné rendez
vous, il avait été enlevé par cinq individus armés. Après l`avoir roué
de coups, ces derniers l`avaient abandonné.