BAMAKO - Un jihadiste malien, Sultan Ould Badi, qui a été membre de plusieurs groupes islamistes armés du Sahel, a, "au nom de tous les moujahidine", revendiqué samedi dans un appel téléphonique à l’AFP
l’attentat de Kidal (nord-est du Mali) qui a tué deux soldats sénégalais de l’ONU.
"Je parle au nom de tous les moujahidine (combattants) de l’Azawad: cette opération, est une réponse aux pays africains qui ont envoyé des militaires pour soutenir le combat de François Hollande en terre d’islam", a déclaré en français Sultan Ould Badi.
"Nous allons répondre dans tout l’Azawad (nord du Mali), et sur d’autres terres (...) par d’autres opérations aux croisades de la France et de ses fonctionnaires qui n’aiment pas l’islam", a-t-il poursuivi.
Au cours de la brève déclaration téléphonique, le journaliste de l’AFP
entendait en fond une voix qui débitait des propos en arabe, donnant
l’impression qu’Ould Badi traduisait en français une déclaration qu’on lui dictait en arabe.
Sultan Ould Badi, issu de familles arabes et touareg du nord du Mali, s’est fait connaître en enlevant des otages européens dans cette région pour les revendre à des groupes islamistes armés.
Par la suite, il a intégré les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) où il fut à un moment proche d’un de ses dirigeants, Abou Zeïd, tué début 2013 dans le massif des Ifoghas (nord-est du Mali) lors de la traque contre les jihadistes menée par les armées française et tchadienne.
Il avait ensuite intégré un autre groupe lié à Aqmi, le Mouvement pour
l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), avant de créer son propre petit groupe.
Selon une source sécuritaire malienne, il fait "la navette" entre les
différents groupes jihadistes toujours présents dans le nord du Mali.