Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a fermement condamné samedi l'attaque meurtrière perpétrée plus tôt le même jour au Mali, appelant à tout faire pour déférer les responsables de cet acte criminel devant la justice.
"Le secrétaire général condamne fermement l'attaque contre la Banque malienne de solidarité de Kidal, qui a coûté la vie à deux soldats de maintien de la paix des Nations Unies et en a blessé sept autres ainsi que quatre gardes nationaux maliens", indique une déclaration publiée par le porte-parole de M. Ban.
"Tous les responsables de cet acte criminel doivent être traduits en justice", ajoute la déclaration, qui précise que "le secrétaire général encourage tous les Maliens à rejeter la violence et soutenir le processus de paix, par leur participation au second tour des élections législatives programmées dimanche".
Les deux soldats de maintien de la paix ont été tués par l'explosion d'une voiture piégée au nord du Mali, dans la ville de Kidal, un fief des rebelles séparatistes touaregs, qui avaient annoncé il y a deux semaines qu'ils mettaient fin au cessez-le-feu.
L'explosion a touché une banque gardée par des soldats de maintien de la paix et a mis le feu à un véhicule blindé de l'ONU, selon des reportages. Personne n'a revendiqué immédiatement cette attaque.
Le secrétaire général a exprimé sa plus profonde sympathie aux familles des deux victimes, ainsi que ses sincères souhaits de voir un rétablissement complet et rapide des blessés, ajoute le communiqué.
M. Ban a également présenté ses condoléances au gouvernement et peuple sénégalais pour la perte tragique de leurs compatriotes ayant servi la communauté internationale et la cause de la paix, selon le texte.
De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU a également condamné "dans les termes les plus fermes l'attaque commise par des assaillants armés non identifiés" contre les forces de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), indique une déclaration publiée par l'organisme de 15 membres quelques heures après l'attaque.
Le Conseil de sécurité "a réaffirmé la nécessité de combattre par tous les moyens, en conformité avec la Charte des Nations Unis, les menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par les actes terroristes, et que tous les actes du terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu'en soient les motifs, les auteurs, l'endroit et le moment où ils sont commis", souligne la déclaration.
Le Mali a été témoin d'un coup d'Etat militaire, de la recrudescence des combats entre les forces gouvernementales et les rebelles touaregs et de l'occupation de son territoire septentrional par les islamistes radicaux depuis le début de l'année 2012. Ce pays d'Afrique de l'Ouest traverse actuellement un processus de restauration de la démocratie sous l'aide des Nations Unies et des organisations régionales africaines, dont l'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Le 25 avril, le Conseil de sécurité avait adopté à l'unanimité une résolution approuvant la prise de relais, à partir du 1er juillet, au Mali, de la mission africaine par la MINUSMA, forte de 12.600 soldats et autorisant les casques bleus à "employer tous les moyens" pour s'acquitter de leurs tâches sécuritaires liées à la stabilisation, à la protection des civils, du personnel de l'ONU, des oeuvres culturelles, et à l'assistance humanitaire.
La mission centrale de la MINUSMA est de soutenir le processus politique au Mali, en étroite coordination avec l'Union africaine et la CEDEAO, selon la résolution.