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Les Maliens ont voté sans enthousiasme après l’attentat de Kidal
Publié le dimanche 15 decembre 2013  |  AFP


© aBamako.com par A.S
Second tour des législatives: Le President IBK vote
Bamako, le 15 décembre 2013 à Sébeninkoro. Le préésident IBK a accompli son devoir civique pour le compte de ce second tour des législatives


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BAMAKO - Les Maliens ont voté sans enthousiasme dimanche
au second tour de législatives devant parachever le retour à l'ordre
constitutionnel après le coup d'Etat de 2012, au lendemain d'un attentat
jihadiste qui a tué deux soldats sénégalais de l'ONU.
De l'ouverture des bureaux à 08H00 (locales et GMT) jusqu'à leur fermeture
à 18H00, des journalistes de l'AFP ont pu constater une faible affluence à
Bamako, confirmée par les observateurs maliens.
Le Pôle d'observation citoyenne électorale (Poce) qui a déployé 3.300
observateurs indépendants dans le pays a noté dans l'après-midi que
"l'affluence est faible dans la plupart des centres de vote, à l'exception de
ceux des circonscriptions de Gao et Ansongo (nord) où elle est relativement
plus importante qu'au premier tour" du 24 novembre.
"Les gens ne sont pas motivés", selon Badra Traoré, président d'un de ces
bureaux, en raison "du comportement des dirigeants, des autorités de ce pays".
Au premier tour, le taux de participation avait été nettement plus faible
qu'à la présidentielle de l'été - 38,6% contre 48,9% - et il risquait de
l'être plus encore dimanche, selon les observateurs.
En dépit de ce risque, le président Ibrahim Boubacar Keïta a déclaré en
allant voter à Bamako que ce second tour allait redonner "un socle de grande
légitimité" à son pays. "Ca nous donnera plus de force, de puissance pour dire
le Mali et le Mali en a besoin", a-t-il ajouté.
Quelque 6,5 millions de Maliens étaient appelés à participer à cette
dernière étape d'un processus électoral qui, après la présidentielle remportée
le 11 août par Ibrahim Boubacar Keïta, doit sceller le retour à l'ordre
constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d'Etat ayant précipité
la chute du nord du pays aux mains de groupes jihadistes.
Ces groupes liés à Al-Qaïda ont été affaiblis par une intervention
militaire internationale lancée par la France en janvier et toujours en cours,
mais ils restent actifs, comme l'illustre l'attentat à la voiture piégée
commis samedi à Kidal (nord-est), revendiqué par les jihadistes.
Un véhicule bourré d'explosifs a foncé sur la Banque malienne de solidarité
(BMS) gardée par des soldats maliens et d'autres Africains, appartenant à la
force de l'ONU au Mali, la Minusma. Deux soldats sénégalais ont été tués, et
au moins sept Casques bleus et plusieurs soldats maliens ont été blessés,
certains grièvement.

Forces armées en état d'alerte

Dans le Nord, à Gao et Tombouctou, le vote s'est déroulé dans la crainte
d'un nouvel attentat, selon des électeurs interrogés par l'AFP. Ceux de la
région de Kidal n'avaient pas à se déplacer, leurs quatre députés ayant été
élus au premier tour.
Oumar Diré, un habitant de Tombouctou, a déclaré qu'il ne votait pas par
"peur des attentats que les islamistes menacent de commettre".
La même hantise était partagée par Germain Togo, électeur à Gao, la plus
grande ville du nord du Mali: "Voter, c'est quelque chose d'important, mais on
fait attention, parce qu'on a peur des attentats".
Les forces de l'ONU, de la France et du Mali, qui ont assuré la sécurité du
scrutin, ont été en état d'alerte maximum toute la journée pour prévenir de
tels attentats, en particulier dans le Nord.
Le président sénégalais Macky Sall a assuré que l'attentat de Kidal
"n'entamera en rien l'engagement résolu du Sénégal au Mali".
L'attentat s'est produit alors que l'armée française a mené ces derniers
jours une grande opération anti-jihadistes au nord de Tombouctou.
Dix-neuf jihadistes ont été tués lors de cette opération, a confirmé
dimanche Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères. "Il y a au
Nord encore un certain nombre de difficultés mais dans l'ensemble, le Mali est
sécurisé", a-t-il ajouté.
A l'issue du premier tour du 24 novembre, seuls 19 sièges avaient été
pourvus sur les 147 que compte l'Assemblée nationale.
L'objectif pour le président Keïta est que son parti, le Rassemblement pour
le Mali (RPM), et ses alliés obtiennent une confortable majorité à l'Assemblée
nationale.
Soumaïla Cissé, candidat malheureux au second tour de la présidentielle,
avait été élu dès le premier tour dans sa circonscription de Niafunké, près de
Tombouctou. Avec son parti, l'Union pour la République et la démocratie (URD),
il ambitionne de devenir le chef de l'opposition parlementaire.
Les résultats provisoires de ce second tour doivent être publiés d'ici
vendredi par le ministère de l'Administation territoriale avant d'être
confirmés par la Cour constitutionnelle.
Plusieurs centaines d'observateurs nationaux et internationaux ont
surveillé le scrutin, essentiellement dans le sud et le centre du pays, le
Nord étant considéré comme encore trop dangereux pour s'y aventurer.
bur-stb/jpc

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