GUINDO SIDIKI, ingénieur statisticien, après un sondage sur la coloration future de l’assemblée nationale : "Il n’y aura pas plus de 22 députés dans l’opposition"
Publié le lundi 16 decembre 2013 | Le Soir de Bamako
Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, Sidiki Guindo, ingénieur statisticien économiste de son état et ancien élève des écoles de statistique et d’économie appliquée d’Afrique, commente les résultats issus d’un sondage effectué à la vieille des élections législatives auprès de 4.600 personnes sur toute l’étendue du territoire national, la région du Kidal exceptée pour raison de sécurité.
Sans détours, le spécialiste, dont les études ont contribué à relancer le débat pendant la période des scrutins présidentiels de 2013, donne sommairement son appréciation quant à la probable coloration future de l’Assemblée Nationale. Dans cet entretien à bâton rompu, M. Sidiki Guindo affirme qu’au moins 79% des maliens sont satisfaits de la gestion du président IBK et plus de 86% ont toujours confiance en ce dernier pour résoudre le problème du Nord.
S’agissant du taux de participation au second tour des législatives, le spécialiste est clair: "le taux de participation pourrait être en dessous de 40%". Aussi précise-t-il par ailleurs que le Rpm de IBK viendra en première position alors que l’Adema et l’Urd se partageront la deuxième et troisième positions.
Eu égard aux résultats du sondage qu’il a mené, le statisticien s’est voulu très confiant et affirme que "le Rpm aura au minimum 50 députés et au maximum 70 députés, l’Adema aura au minimum 23 députés et au maximum 40 députés et l’Urd entre 12 et 22 députés. On aura une majorité présidentielle composée d’au moins 65 députés et une opposition assez faible avec au plus 18 députés".
A la question de savoir s’il est réellement convaincu du fait que le président aura une majorité présidentielle à l’hémicycle, Sidiki Guindo répond par l’affirmatif et justifie les résultats de l’étude qu’il a menée. "Pour avoir une majorité présidentielle, il faut au moins 74 députés. Or le Rpm à lui seul ne peut pas avoir plus de 70 députés. Donc le parti à lui seul ne peut pas constituer une majorité présidentielle". Par ailleurs, poursuit notre interlocuteur, "même si l’Adema et l’Urd s’associaient, ces deux partis regroupés ne peuvent pas avoir plus 60 députés. Les deux grands du Fdr ne peuvent pas constituer une majorité à l’Assemblée".
M. Guindo Sidiki explique qu’"en tenant compte des récentes déclarations de ralliement de l’Adema à la majorité présidentielle, IBK aura sans aucun doute le soutien d’une bonne partie des députés de l’Adema. Il peut aussi avoir le soutien d’autres députés venant des autres partis ou indépendants". Selon les estimations du spécialiste, le groupe Rpm et ses alliés vont peser au moins 65% des députés du parlement. Quant au président IBK une majorité présidentielle lui sera donnée.
Quelle sera donc la force l’opposition ? Guindo Sidiki répond que "dans les pays comme le nôtre, malheureusement peu de députés et ou de partis font le choix de rester dans l’opposition. On se pose la question de savoir si les partis ou députés ont une conviction", souligne le spécialiste qui s’interroge sur la qualité des ressources humaines à l’hémicycle.
L’ancien élève des écoles de statistique et d’économie appliquée d’Afrique fait observer qu’en analysant le score des différents partis et les déclarations de ralliements, on peut noter que l’opposition future (si elle existera) sera surtout constituée de certains députés de l’Urd (s’ils acceptent d’y rester) et d’autres rares députés venant d’autres partis.
Fort de ces projections, Sidiki Guindo précise que "selon nos estimations, il n’y aura pas plus de 22 députés dans l’opposition. Donc l’opposition ne pèsera pas plus de 15% dans l’Assemblée Nationale".
Laya DIARRA
