Il y a exactement trois semaines, plus précisément le 25 novembre, que les travaux de la 4ème session ordinaire, la dernière session de l’année 2013, ont débuté à la Cour d’appel de Bamako, à Banankabougou. Elle a jugé 76 dossiers et en a renvoyé 4 à la prochaine session.
Sur les 76 dossiers jugés, il y a eu 28 condamnations à de l’emprisonnement ferme; 16 condamnations à des peines assorties de sursis; 13 réclusions à perpétuité; 3 peines de mort; 17 acquittements; 1 cas où l’action publique était éteinte et 19 affaires jugés par contumace. Sur le plan pécuniaire, les amendes se chiffrent à 2 400 000 FCFA, 6. 866 000 FCFA de dommages-intérêts et 12. 322. 805 CFA à titre de remboursements.
Il faut signaler que ce sont surtout les cas de pédophilie qui ont le plus dominé, concernant très souvent des sexagénaires et mineurs de 8 à 14 ans. Pour cette édition, le public n’a pas répondu au rendez-vous, mis à part pour les cérémonies d’ouverture et de clôture. Le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako, Daniel Téssougué, a ouvert son allocution en rendant un vibrant hommage à Nelson Mandela, en ces termes: «le monde entier a le regard tourné vers l’Afrique du Sud, où un grand baobab est tombé. On ne peut qu’être fasciné devant la grandeur d’âme, la noblesse, de cet homme, lequel a accepté, sans aucune compromission, de souffrir 27 ans de privation de liberté de ses plus belles années de la vie, afin que sa patrie se retrouve, sans rancœur, pour construire un avenir radieux pour les générations futures».
Il a par ailleurs signalé combien il était regrettable que les dirigeants africains ne suivent pas l’exemple de cet homme, qui après seulement un mandat a décidé de quitter ses fonctions pour se consacrer à d’autres choses, toujours dans l’intérêt des siens. Il a aussi paraphrasé Mandela: «la puissance ne s’accomplit que dans le respect de la loi» et souhaité que sa mort soit le début de la prise de conscience générale de l’Afrique en son destin.
Le Procureur Téssougué a affirmé que la délinquance se nourrissait de la misère de la jeunesse et que le désœuvrement et l’ignorance servaient trop souvent des causes qui n’en valaient guère la peine. C’est sur ces mots du poète et écrivain mexicain Carlos Fuentes qu’il a conclu son discours: «nous ne sommes venus au monde que pour nous connaitre. La terre ne nous est donnée que pour un temps. Vivons donc en paix, vivons ensemble».