Jacques Chirac et Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, appellent à "ne pas abandonner le Mali" dans une tribune au journal Le Monde.
Deux anciens présidents, deux hommes qui espèrent encore influer sur la marche du monde. Ou au moins l`avenir du Mali... Jacques Chirac et le Sénégalais Abdou Diouf appellent à soutenir Bamako alors que le nord du pays est en proie aux islamistes qui saccagent les mausolées à Tombouctou.
"C`est à Tombouctou aujourd`hui que se joue le combat contre le terrorisme et l`extrémisme, le combat pour l`humanisme, pour la paix, le combat pour la tolérance et le respect", écrivent-ils dans une tribune dans Le Monde, avant d`ajouter: "Il y a urgence à agir".
Cet appel intervient au lendemain de la prise de position du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Ce jeudi, il dressait le même constat sur le danger qui pèse sur le Mali et détaillait une intervention en deux temps: d`abord "rétablir la légalité sera au sud" puis "s`intéresser au nord, c`est-à-dire qu`à un moment ou à un autre, il est probable qu`il y aura utilisation de la force".
Des conséquences funestes pour l`ensemble du Sahel
Les deux anciens présidents poursuivent... "L`indifférence est impossible car, si une poignée d`extrémistes réussit à imposer sa loi dans cette région aux équilibres fragiles, c`est l`ensemble des pays du Sahel qui peut être déstabilisé, avec des conséquences funestes d`abord pour les populations locales, ensuite pour tous les partenaires de ces pays, au premier rang desquels tous les voisins du Mali ainsi que l`Europe."
Il faut "d`abord mettre en oeuvre toutes les voies légales pour faire échec aux visées mortifères des extrémistes", affirment Jacques Chirac et Abdou Diouf. "Il faut ensuite lancer un véritable plan Marshall pour le Sahel", indiquent-ils. Cet appel est relayé sur le site Internet de la Fondation Chirac, qui propose de signer l`"appel de Tombouctou".
Le nord du Mali est aux mains des groupes islamistes Ansar ed-Dine, du Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao) et de leur allié Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ils règnent en maîtres depuis que les touaregs du Mouvement national pour la libération de l`Azawad (MNLA) ont été chassés de son dernier bastion mercredi.