Six (6) personnes blessées dont 05 graves: trois (3) éléments de la Minusma et deux (2) agents de la Garde Nationale du Mali
Un attentat à la voiture piégée a frappé le siège de l’agence de la la Banque Malienne de Solidarité (Bms-sa) à Kidal, le samedi 14 décembre à 06 heures 30 minutes du matin. Un bilan provisoire fait état de deux (2) soldats tués et de six (6) autres blessés, dont cinq (5) gravement.
Un certain Sultan Ould Badi, qui serait membre de plusieurs groupes islamistes armés du Sahel, a, au nom de tous les moujahidines, revendiqué ledit attentat de Kidal.
Selon nos informations, c’est "tôt ce matin (samedi), qu’un véhicule piégé s'est jeté sur la Banque Malienne de Solidarité (Bms)". A bord, un "kamikaze venu par l'Est de la ville. Il a tout de suite foncé sur la banque, avant d'exploser”. "Il y a eu un très grand bruit, les battants de certaines maisons situées à plus de 500 mètres de la banque ont été emportés par l'explosion".
Outre le Kamikage qui a été tué sur le coup, les soldats de la Minusma et ceux des forces armées maliennes sont les premières victimes. Un premier bilan fait état de deux (2) soldats sénégalais tués, de six (6) personnes bless ées dont 05 graves, soit 03 éléments de la Minusma et 02 agents de la Garde Nationale du Mali. Ces graves blessés ont été évacués vers Gao avec le concours de la Force Serval.
Un communiqué de presse du Gouvernement Oumar Tatam Ly, qui a condamné “fermement cet attentat terroriste”, indique que “la déflagration du véhicule a causé des dégâts matériels très importants sur le bâtiment de la banque et endommagé 02 véhicules, 01 de la Minusma et 01 de la Garde Nationale.”
Dans la journée du samedi, un certain Sultan Ould Badi, de nationalté malienne, qui serait membre de plusieurs groupes islamistes armés, a, au nom de tous les moujahidines, revendiqué l’attentat de Kidal, rapporte l’Agence France Presse. Il aurait notamment déclaré: “Je parle au nom de tous les moujahidine (combattants) de l’Azawad: cette opération, est une réponse aux pays africains qui ont envoyé des militaires pour soutenir le combat de François Hollande en terre d’islam”, a déclaré en français Sultan Ould Badi. “Nous allons répondre dans tout l’Azawad, et sur d’autres terres (…) par d’autres opérations aux croisades de la France et de ses fonctionnaires qui n’aiment pas l’islam”, a-t-il poursuivi.
QUI EST SULTAN OULD BADI ?
Toujours selon l’Afp, au cours de la brève déclaration téléphonique, l’on entendait en fond une voix qui débitait des propos en arabe, donnant l’impression qu’Ould Badi traduisait en français une déclaration qu’on lui dictait en arabe.
Sultan Ould Badi, issu de familles arabes et touareg du nord du Mali, s’est fait connaître en enlevant des otages européens dans cette région pour les revendre à des groupes islamistes armés.
Par la suite, il a intégré les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) où il fut à un moment proche d’un de ses dirigeants, Abou Zeïd, tué début 2013 dans le massif des Ifoghas (nord-est du Mali) lors de la traque contre les jihadistes menée par les armées française et tchadienne.
Il avait ensuite intégré un autre groupe lié à Aqmi, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), avant de créer son propre petit groupe. Selon une source sécuritaire malienne, il fait la navette entre les différents groupes jihadistes toujours présents dans le nord du Mali.
CONDAMNATION UNANIME
Dans un communiqué diffusé samedi, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu au Mali, Chef de la Minusma, M. Bert Koenders, a déclaré que : “les responsables de cet attentat doivent être identifiés et traduits devant la justice pour répondre de leurs actes. Cette attaque n’entamera en rien notre détermination et notre engagement à poursuivre notre mission de rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali”.
A la suite de M. Bert Koenders, M. Ban Ki-moon a lui-même condamné l’attentat et a déclaré que “tous les responsables de cet acte criminel doivent être traduits en justice”. “Le secrétaire général condamne fermement l'attaque contre la Banque malienne de solidarité de Kidal, qui a coûté la vie à deux soldats de maintien de la paix des Nations Unies et en a blessé sept autres ainsi que quatre gardes nationaux maliens”, indique une déclaration publiée par le porte-parole de M. Ban. “Tous les responsables de cet acte criminel doivent être traduits en justice”, ajoute la déclaration, qui précise que “le secrétaire général encourage tous les Maliens à rejeter la violence et soutenir le processus de paix, par leur participation au second tour des élections législatives programmées dimanche”.
Le Conseil de sécurité a lui aussi “réaffirmé la nécessité de combattre par tous les moyens, en conformité avec la Charte des Nations Unis, les menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par les actes terroristes, et que tous les actes du terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu'en soient les motifs, les auteurs, l'endroit et le moment où ils sont commis”, souligne une déclaration publiée par l’organisation internationale.
Quant au président sénégalais, M. Macky Sall, dont le pays a envoyé sur le sol malien 503 militaires et 145 gendarmes dans le cadre de la Minusma, il a “condamné avec la dernière énergie cet acte lâche et criminel, qui n'entamera en rien l'engagement résolu du Sénégal au Mali". "Ces deux militaires, morts au champ d'honneur, étaient partis dans un pays frère, le Mali, pour y défendre la démocratie, la liberté et la paix", déclare le président sénégalais dans son communiqué. Le chef de l'état sénégalais, ajoute le texte, “renouvelle, en cette pénible occasion, sa confiance et ses encouragements (aux forces sénégalaises) de défense et de sécurité, qui, partout à travers le monde et avec un professionnalisme unanimement reconnu, contribuent au maintien et à la consolidation de la paix internationale”.
Dans une lettre adressée au président sénégalais Macky Sall, le président français M. François Hollande a dénoncé le même samedi que “cet acte odieux ne peut rester sans suite. La France sera à vos côtés pour identifier et arrêter les commanditaires de cette attaque terroriste”, ajoute François Hollande. “Nous resterons évidemment mobilisés pour lutter contre le terrorisme au Nord du Mali, compte-tenu de la menace que les fanatiques qui y résident font encore courir à l’ensemble de la région”, poursuit-il.
Dans son communiqué, le Gouvernement Oumar Tatam Ly a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de cet attentat.
Baba SANGARÉ
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