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Les petits restaurants de rue : La malbouffe qui fait nourrir à Bamako
Publié le mardi 17 decembre 2013  |  Le Tjikan




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Si se nourrir dans la rue est devenue un nouveau mode de vie de nombreux habitants de la capitale, les petits restos de rue aussi évoluent à ce rythme. Autrefois les membres d’une même famille se regroupaient autour du chef de famille pour partager dans la communion les repas quotidiens. De nos jours, tel n’est plus le cas. Les popotes au bout des rues sont devenues la serve nourricière de tout le monde. Affreuse vie de citadin.

Les petits ‘’restos’’ sont implantés dans presque toutes les rues de Bamako au grand soulagement d’une clientèle qui ne chôme jamais. Du matin au soir, de nombreux Bamakois se régalent dans la rue. Autrefois c’était durant les heures de pause que les uns et les autres se renforçaient les capacités auprès des gargotières de rue, en attendant la descente du travail. Mais, aujourd’hui c’est devenu une véritable habitude chez presque tous les citadins de faire les trois repas quotidiens dehors.

Pourtant, comme une tradition bien encrée dans les us et coutumes du Mali, se réunir pour manger dans la même tasse et se laver les mains dans un même récipient a toujours consisté un fait sacré. Un moment de communion familiale, celle de l’expression la plus justifiée d’affection entre les membres d’une même famille. Pour preuve, lors des petits dejeuners, en buvant de la bouillie les enfants d’une même famille s’échangeaient à tour de rôle une seule louche «Galama ».Mais aujourd’hui cette tradition est entrain de s’effriter, car le chef de famille comme les autres membres de la famille mangent en cours de chemin, ou souvent en solitaire, à l’occidental. Avec, à chacun son assiette.

Même si dans la journée, en considération des obligations professionnelles les uns et les autres sont libres de guérir leur faim au-delà du cadre familial, la nuit est le moment approprié pour permettre aux membres de la famille de se réunir autour d’un même plat. Malheureusement c’est le scénario contraire qui se produit, car c’est durant la nuit même que ce phénomène est le plus pratiqué. Quand, chacun au gré de son goût nutritionnel, prend sa tasse pour aller payer dehors. Et le plus marrant est qu’il y’a des gens qui disent qu’à la maison ils ne trouvent pas leur plat préféré, un alibi bien trouvé pour eux d’aller s’approvisionner au malbouffe de dehors.

Les conséquences de cette restauration de rue sont multiples. Au-delà de l’effritement du socle de solidarité familiale, elle est à la base de nombreuses maladies, notamment de l’estomac. Car personne ne sait comment les repas vendus sur des étales publics sont préparés, ni les conditions dans lesquelles elles sont conservées. Etant donné que les nourritures commerciales ne peuvent pas être préparées avec les mêmes attentions que les nourritures familiales, dans ce cas, les conditions d’hygiène ainsi que les ingrédients utilisés dans la préparation laissent à désirer.
Comme on le dit plus souvent « le ventre ne se lave pas ».

Fatoumata Fofana

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