Les Maliens ont choisi ceux qui vont défendre leurs intérêts, pas les leurs, à l’Assemblée nationale en votant des lois qui doivent contribuer à assurer leur bien-être physique, intellectuel, alimentaire, sécuritaire, éducatif.
Me Mountaga Tall, Ousseyni Amion Guindo, Me Kassoum Tapo, Konimba Sidibé, Mme Ascofaré Oulematou Tamboura, Babani Sissoko…. La liste de ces personnalités connues sur l’échiquier politique et dont on n’entendra pas la voix, du moins pendant les 5 ans à venir, à l’Assemblée nationale, n’est pas exhaustive.
Le refus de la population de reconduire des personnalités qui, paradoxalement leurs sont très familières, témoigne sa volonté de voir un changement dans la conduite des affaires du pays au sein de l’Assemblée nationale.
Depuis les mandats précédents, l’Assemblée nationale a toujours ressemblé beaucoup plus à une chambre d’enregistrement qu’à un véritable lieu de débats ou de pressions, comme ça devrait être dans une démocratie, sur le gouvernement afin que celui-ci prenne en considération toutes les préoccupations légitimes des populations.
On ne peut compter, en tous les cas, sous les deux derniers législatures, les nombres de questions orales, souvent capitales, rejetées ou esquivées par le gouvernement, sans que l’Hémicycle élève le ton. Alors président de l’Assemblée nationale, IBK a souvent élevé le ton pour dire qu’il fallait que le droit de l’AN à interpeller soit respecté, mais cela n’est jamais allé plus loin alors que l’Assemblée avait la possibilité de déposer une motion de censure.
Pourquoi ces personnalités n’ont-elles pas réussi à se faire réélire ? Seuls les concernés en savent davantage, mais leur « défaite » serait liée certainement aux événements douloureux que le pays a vécus. La crise sécuritaire et politique a, en effet, ouvert les yeux des Maliens, qui, à travers les urnes, veulent un renouvellement de la classe politique, ne serait qu’au niveau du législatif.
Celui-ci, au vu des résultats provisoires, est remanié à hauteur de 60 %, la 1re force politique revenant au parti du président qui enlève 60 sièges contre ses 11 dans la législature précédente. L’erreur que cette nouvelle Assemblée ne devrait pas commettre, c’est de suivre aveuglément le président de la République ou son gouvernement mais d’avoir le courage de dire non quand c’est l’intérêt du peuple, son bien être et ses acquis sociaux qui sont menacés, quand bien même ce rôle de dire non, revient à l’opposition.
La France montre cet exemple de contradiction utile entre le président et sa majorité à travers les tirs croisés de Sénateurs, de députés et de militants du PS contre la politique de François Hollande sur le régime fiscal et qui ont emmené M. Hollande à revoir sa copie. En agissant de la sorte, ce serait rendre service à la nation.