Suite à la mise sous mandat de dépôt de quatre magistrats et deux auxiliaires de justice, la semaine dernière, les juges décident de défendre leurs confrères et d’en découdre, s’il le faut, avec le ministre de la justice garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily, qui a osé jeté en prison des juges.
Plusieurs juges de Bamako ou encore de Kati du syndicat autonome de la magistrature (Sam) ou du syndicat libre de la magistrature (Sylima) se sont donnés rendez-vous aujourd’hui mercredi à la Cour d’appel de Bamako. Objectif : défendre coûte que coûte leurs confrères incarcérés pour des pratiques condamnables, indignes d’un magistrat. Les faits sont graves très graves même. C’est pourquoi le courageux ministre de la justice non moins N°2 du gouvernement après le Premier ministre, a pris l’initiative de coffrer ces juges jugés indélicats. A bon chat bon rat.
En revanche, certains magistrats tous syndicats confondus estiment que le ministre Mohamed Ali Bathily, ancien juge de son état devenu avocat par la force des choses, déclare une ‘’guerre’’ à leur corporation. Une corporation qui surfe habituellement sur un nuage et qui fait dans le trafic d’influence dans tous les sphères de la vie publique et privée. La justice selon nombre de Maliens était mal rendue et avec cette affaire, il n’en fallait pas plus pour envoyer un juge en prison. La loi est dure mais c’est la loi, a-t-on coutume de dire. Les juges doivent-ils accepter la loi, eux qui font la loi ? bien malin celui qui répond à cette question.
En tous les cas, ils ont décidé de répondre à l’interpellation de leurs confrères encore dans les liens de l’accusation et d’ouvrir des hostilités avec le ministre de leur département de tutelle que certaines robes noires ou rouges jugent trop…populiste. Affaire à suivre.
Alhassane H.MaIga