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Législatives maliennes : Le feu orange pour IBK
Publié le jeudi 19 decembre 2013  |  L'Observateur paalga


© aBamako.com par A.S
Second tour des législatives: Le President IBK vote
Bamako, le 15 décembre 2013 à Sébeninkoro. Le préésident IBK a accompli son devoir civique pour le compte de ce second tour des législatives


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Voilà la boucle des élections bouclée au Mali : les résultats du deuxième tour des législatives qui s’est déroulé dimanche dernier, 15 décembre 2013, viennent de tomber. C’est le ministre de l’Administration du territoire, Moussa Siko Coulibaly, qui les a communiqués mardi soir, 17 décembre, et ceux-ci devront encore être examinés par la Cour constitutionnelle avant l'installation de l’Assemblée nationale.

Sur les 147 sièges à pourvoir, le parti du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le Rassemblement pour le Mali (RPM), en a obtenu 60. Il ne dispose donc pas, à lui seul, de la majorité absolue à l’Assemblée. Pour un parti au pouvoir, surtout sous nos tropiques, cela constitue un fait suffisamment rare pour être relevé. Et il faut s’en réjouir, puisqu’il est un signe de la vitalité d’un régime démocratique.

Cela dit, le parti RPM ne sera pas seul pour soutenir le président dans l’Hémicycle, loin de là : il pourra compter sur ses différents alliés, dont le plus important est l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), qui a remporté 50 sièges. Mais le parti présidentiel contraint de nouer des alliances avec d'autres, furent-ils des alliés, cela représente pour IBK un feu orange. Car on le sait bien, en politique, les amis d'aujourd'hui ne sont pas forcement ceux de demain. En fin de compte, ce seront donc 115 députés qui accompagneront le gouvernement et lui permettront de mener à bien son programme.

Et ce n’est pas l’opposition parlementaire qui sera vraiment en mesure de l’empêcher d’accomplir sa mission. En effet, la principale force d’opposition, l’Union pour la République et la démocratie (URD), menée par Soumaïla Cissé, n’a raflé que 17 sièges sur les 147. Quel revers pour l’homme qui fut un temps l’adversaire d’IBK - et un adversaire de taille ! Celui que beaucoup voyaient déjà comme le successeur d’Amadou Toumani Touré, avant le coup d’Etat du 22 mars 2012, semble désormais faire du surplace.

Cruel pour l'ancien patron de l'UEMOA qui n'aura ménagé aucun effort pour se hisser au sommet de la colline Koulouba. Désormais, c’est IBK qui tient les rênes de la patrie de Soundiata Keïta. Et ce deuxième tour des élections législatives vient entériner le retour à l’ordre constitutionnel, sceller les institutions démocratiques de cet Etat qui fut pendant bien trop longtemps malmené. Ainsi se tourne la page de la transition ; la suite reste à écrire.

Cependant, la tâche sera ardue pour les dirigeants. Première ombre au tableau : la mobilisation, qui a été très modérée pour ces législatives. Le taux de participation au second tour, d’un peu plus de 37%, vient émousser quelque peu la ferveur populaire qui a porté IBK au pouvoir.

C'est que, quelque trois mois après la présidentielle, beaucoup de Maliens semblent déjà gagnés par la "blasitude" s'ils ne sont pas purement et simplement déçus des nouvelles autorités. Certains reprochent au président d’avoir failli à imposer son autorité et à régler le conflit avec le MNLA.

C’est qu’aujourd’hui, pratiquement deux années après le début de l’intervention militaire française, la paix n’est toujours pas complètement revenue dans le nord du pays. Dernier incident en date : deux obus tirés lundi dernier, 16 décembre, sur un camp militaire abritant des soldats français et des casques bleus ; une attaque qui n’a pas fait de dégâts, mais qui survient juste après un attentat meurtrier à Kidal, la veille du scrutin. Un kamikaze s’était en effet fait exploser en lançant une voiture piégée contre la Banque malienne de solidarité (BMS), tuant deux militaires sénégalais de la MINUSMA et blessant au moins sept soldats maliens.

La question sécuritaire demeure sensible. D’autant plus que les négociations entre l’Etat malien et les groupes armés, dont le MNLA, sont au point mort. L’accord préliminaire signé à Ouagadougou en juin dernier prévoyait pourtant la reprise des pourparlers dans les deux mois après la formation du nouveau gouvernement, dans le but de conclure un accord de paix définitif. La date butoir avait été fixée au 8 décembre 2013. Or celle-ci est passée, dans l’indifférence la plus totale. Aucun changement en vue.

A présent, IBK et ses hommes, au pouvoir conforté par ces récentes élections, doivent donc redoubler d’efforts pour le développement du Mali et y assurer la paix et la stabilité. Et ce, malgré tous les remous. Car si une bonne nouvelle est venue de la communauté internationale, qui a promis de verser plus de trois milliards d’euros pour aider les Maliens à se relever après deux années de crise, le Djoliba est tout sauf un long fleuve tranquille.

Maëlle Robert
(Stagiaire)

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