Le second tour des élections législatives s’est déroulé dans des conditions
globalement satisfaisantes et sans incident majeur. En tout cas tel est l’avis d’ensemble rapporté par les médiateurs électoraux de l’Institut Électoral pour une Démocratie Durable en
Afrique (Eisa), lors de l’atelier de restitution qu’ils ont organisé, hier17
décembre 2013, dans les locaux du Conseil National du Patronat sis à Bamako.
M. Justin Doua Gore, le représentant pays de l’Eisa, a honoré de sa présence
effective cet atelier de restitution. "Eu égard à la faible affluence des
électeurs dans les bureaux de vote, les médiateurs électoraux de l’Eisa ont été
très peu sollicités par rapport au premier tour", a affirmé Justin Doua
Gore. De l’avis des médiateurs de l’Eisa, c’est le fait de rechercher les noms
sur les listes électorales qui est souvent source de tensions dans les bureaux
de vote. Or cela a été très facile et allégé grâce aux procédés mis en œuvre par la Délégation Générale aux Élections (Dge), à travers la mise à contribution des opérateurs téléphoniques
(Orange et Malitel) exerçant dans notre pays.
Par ailleurs, M. Justin Doua Gore a déclaré que "pendant les opérations de
dépouillement, la validation de certains bulletins était une autre source de
tension, surtout entre les délégués des partis et le personnel électoral. Cette
situation a été mieux maitrisée grâce aux précisions données par le Ministre de
l’Administration Territoriale sur les conditions de validation des bulletins de
vote".
Toutefois, quelques cas d’incidents ou plutôt d’incompréhensions ont été signalés aux
médiateurs d’Eisa, qui les ont très vite réglés. Il s’agissait pour l’essentiel
de différends ayant opposé les agents électoraux entre-eux, quand certains
présidents de bureaux de vote ont procédé au remplacement des assesseurs
absents ou en retard, sans respecter la procédure à suivre.
Il faut rappeler que pour ce second tour des élections législatives, l’Eisa a
déployé 242 médiateurs électoraux sur le terrain: 122 médiateurs à Bamako
répartis en 24 panels; 30 médiateurs à Ségou répartis en 9 panels; 5 médiateurs
à Koutiala en un seul panel; 31 médiateurs à Mopti répartis en 6 panels; 26
médiateurs à Tombouctou répartis en 5 panels; 26 médiateurs à Gao répartis en 6
panels; 2 médiateurs à Ansongo.
Selon le coordinateur de l’Institut Électoral pour une Démocratie Durable en Afrique
(Eisa) au Mali, M. Tounkara, les panels sont de petits groupes de médiateurs
qui sillonnent les communes, villages, fractions, quartiers, les lieux et
bureaux de vote et les quartiers généraux de campagne, en vue de prévenir ou de
gérer les incidents ou conflits en utilisant les différentes méthodes de résolution
des conflits électoraux.
Il faut aussi signaler que les médiateurs de l’Eisa sont des hommes, des femmes,
des personnes âgées et aussi des jeunes issus de toutes les couches de la
société civile et qui sont susceptibles de régler les situations de conflit. Au
sein des médiateurs de l’Eisa, on trouve les membres du Recotrade, des
religieux et surtout les femmes qui, d’ailleurs, constituent la majorité.
Selon Justin Doua Gore, l’Eisa a l’intention de continuer à contribuer au
renforcement de la démocratie au Mali. C’est pourquoi dans la perspective des
prochaines élections municipales, Eisa entend sélectionner de nouveaux
médiateurs et étendre sa médiation dans les régions non encore couvertes,
notamment les régions de Koulikoro, Kidal, Kayes et Sikasso-ville, en vue d’une
couverture complète du territoire national.
Négus TRAORÉ