En Commune II, si le premier tour des législatives qui a vu la sélection par les
urnes des deux listes RPM-Codem (candidats: 1. Mamadou Doumbia, 2. Karim Kéita,
3. Hadi Niangadou) et Adéma-Mpr-Urd (candidats: 1. Mamadou Fofana, 2. Mamadou
Lamine Haïdara, 3. Lassana Koné) s’est déroulé dans un esprit de saine
compétition, avec fair-play, il n’en a pas été de même pendant la campagne
électorale du second tour du scrutin. A Niaréla, Bagadadji, Bozola, les
premiers quartiers de la Commune II, ainsi qu’à Sans Fil, un certain thème de
campagne a, d’une manière malsaine, débordé du cadre de la propagande politique
pour verser dans la dérive haineuse.
La liste qui a essayé de promouvoir dans sa campagne l’exclusion et la haine à son
profit est bien celle du Mpr-Urd-Adéma. Une liste qui était en perte de vitesse
face à son adversaire qui a engrangé plus de 43% des voix des électeurs au
premier tour. Pour se refaire et regagner vaille que vaille le terrain perdu,
sa direction de campagne n’a rien trouvé de mieux que de répandre un discours
sectaire à la grande stupéfaction de la population avisée.
Dans son argumentation tirée par les cheveux, la liste Adema-Mpr-Urd a accusé Karim
Keita, l’un de leurs adversaires sur la liste concurrente, d’être un étranger
au quartier. Une sorte d’aventurier éhonté, sans foi ni loi et un opportuniste
venu se servir des populations pour se hisser à l’assemblée nationale sans contrepartie,
en surfant sur le seul fait, dont il ne devrait tirer aucun mérite, que son
père est président de la République. Mamadou Lamine Haïdara et compagnie ont
tenté le tout pour le tout pour vaincre la liste conduite par l’opérateur
économique et député sortant Hadi Niangadou. Car ils sentaient déjà souffler
dans leur dos le vent de la défaite qui va les emporter.
En réponse aux inepties débitées par les inconditionnels de leurs adversaires qui
ne sont pas des ennemis, Hadi Niangadou a préconisé aux supporteurs de sa liste
de rester calmes et sereins et de rien faire qui doit les distraire de leur
marche triomphale vers la victoire à portée de main.
En effet, divine surprise pour Karim et ses aînés, sept des dix listes du premier tour ont rallié leur camp. Ces sept
ne sont pas de moindres sur l’échiquier politique, en terme de crédibilité, de
mobilisation des électeurs. C’est ainsi qu’au siège de campagne de la liste
Codem-Rpm à l’Hippodrome un protocole d’accord a été signé entre les partis des
7 listes du premier tour: le Rpdm, le Psda, le Parena, le Jamaa, le Pacp, le
Prvm- Fasoko, Yèlèma, Fare Anka Wuli.
A l’issue de cette séance solennelle de signature, le député Hadi Niangadou était
aux anges. Il a apprécié cette union qui fait leur force et qui leur a ouvert
la voie du succès. Les deux parties ont pris des engagements fermes l’une
vis-à- vis de l’autre, qu’elles entendent respecter. Karim Keita, quant à lui,
s’est dit satisfait : “Nous nous en réjouissons. Nous travaillerons ensemble et
nous allons prendre en compte les préoccupations de leurs électeurs”, a-t-il
promis.
La présence de la plupart des notabilités coutumières et religieuses de la commune
à cette cérémonie ne présageait rien de bon pour la liste Mpr-Adema-Urd en
Commune II au second tour. C’est une union sacrée qui, à l’évidence, dépasse le
simple enjeu politique. Car était présent le coordinateur des chefs de quartier
des douze quartiers de la Commune mobilisée en l’occurrence comme un seul
homme. Ils étaient venus par milliers, femmes, jeunes et vieux communier dans
une atmosphère extraordinaire avec les candidats du Codem et du Rpm, Mamadou
Doumbia, Hadi Niangadou et Karim Keita.
Devant une telle ferveur populaire pour la liste adverse, la tentative de
déstabilisation programmée par la liste Adema-Mpr-Urd fut définitivement vouée
à l’échec. Cet engouement populaire unique augurait du plébiscite dont la liste
RPM-Codem semble avoir bénéficié, elle qui, selon les résultats provisoires, a
obtenu 60,08% contre 39,02% pour la liste Adema-pasj/Mpr/Urd.
Oumar COULIBALY