« La problématique du financement de l’alimentation scolaire par l’Etat » a fait l’objet d’un atelier organisé mardi et mercredi à l’Institut des Langues, Abdoulaye Barry (ILAB) par le Centre national des cantines scolaires (CNCS) en collaboration avec l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) et le Partenariat pour le développement de l’enfant (PCD).
La cérémonie d’ouverture des ces journées de réflexion a été présidée par Mme Diallo Fadimata Bintou Touré, conseiller technique au ministère de l’Education nationale.
La session qui regroupe des participants du monde scolaire venus de Koulikoro, Sikasso et Ségou participe d’une stratégie de pérennisation de l’alimentation scolaire dans notre pays. Elle a entrepris, d’une part de faire l’état réel des lieux du financement de l’alimentation scolaire (processus de planification, mise à disposition, mobilisation et utilisation des fonds par les collectivités territoriales) et d’autre part de formuler des propositions de solutions aux insuffisances et difficultés qui incluent des actions à entreprendre.
De manière spécifique, il s’agissait d’identifier et de s’accorder sur les insuffisances, difficultés liées au financement de l’Etat de l’alimentation scolaire, de proposer des solutions pratiques d’amélioration et d’établir un plan de plaidoyer auprès de l’Etat et d’autres parties prenantes de la chaîne de financement.
L’exercice entend ainsi sensibiliser les services financiers aux niveaux central et déconcentré aux insuffisances et difficultés liées au financement de l’alimentation scolaire et les imprégner des mécanismes d’amélioration des pratiques.
Mme Touré Zalia Maiga a souhaité que chaque école bénéficie de cantines scolaires. Pour cela l’argent débloqué à cet effet doit être judicieusement utilisé. Les cantines scolaires devraient être soutenues, juge-t-elle en demandant aux participants de s’employer à trouver des solutions à la problématique du financement des cantines scolaires et de l’alimentation scolaire.
Mme Diallo Fadimata Bintou Touré a rappelé que le « droit de l’éducation » pour tous est reconnu, adopté et ratifié par notre pays à l’instar de plusieurs autres Etats. En outre les différentes constitutions de notre pays, notamment les articles 17 et 18 de celle du 25 février 1992, ont toutes reconnu le « droit à l’éducation » comme un « droit fondamental » pour tous les enfants. Le conseiller technique au département de l’Education nationale a souligné que notre pays avait signé et ratifié plusieurs conventions relatives aux « droits des enfants » et pris des engagements pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) d’ici 2015.
C’est dans ce contexte que le gouvernement en collaboration avec la SNV, le PCD et le Programme alimentaire mondial (PAM) s’est engagé depuis 2009 dans un vaste programme d’alimentation scolaire afin d’accroitre le taux de scolarisation de façon générale, et avec un accent particulier dans les 166 communes identifiées comme vulnérables. L’alimentation scolaire, a constaté Mme Diallo Fadimata Bintou Touré, contribue à l’accès, au maintien, à l’amélioration de la santé de centaines de milliers de nos apprenants, surtout dans les zones à insécurité alimentaire. A ce jour, révèle-t-elle, l’Etat malien subventionne plus de 809 cantines scolaires fréquentées par plus de 400.000 écoliers sur toute l’étendue du territoire national.
De 2009 (début du programme) à 2013, plus de 11 milliards de francs ont été dépensés dans l’alimentation scolaire sous forme de fonds pour l’achat de vivres, d’infrastructures et d’équipements scolaires. La moitié des cantines scolaires subventionnées par l’Etat, note Mme Diallo Fadimata Bintou Touré, souffrent de dysfonctionnement ou sont arrêtées pour des raisons diverses. L’accès, le maintien, l’état nutritionnel et sanitaire des centaines de milliers d’élèves des cantines subventionnées par l’Etat risqueraient d’être hypothéqués si les structures décentralisées, déconcentrées et les comités de gestion scolaire (CGS) ne parviennent pas à entrer en possession des fonds prévus pour l’achat des vivres, a-t-elle averti avant de remercier la SNV et le PCD pour avoir initié et appuyé l’organisation de la rencontre.
Le Centre national des cantines scolaires qui a ouvert ses portes en 2011 a élaboré et validé de nombreux textes sur la pérennisation, le suivi-évaluation et un projet de loi sur l’alimentation scolaire.