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Fabius à Alger pour sa première visite dans un pays arabe
Publié le dimanche 15 juillet 2012   |  AFP


Laurent
© Autre presse par DR
Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères
Jeudi 5 juillet 2012


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ALGER - Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius est arrivé dimanche à Alger pour sa première visite officielle dans un pays arabe, centrée sur un renforcement des liens franco-algériens mais d`abord sur l`urgence de la crise au Mali.

Pour ce qui est des relations franco-algériennes "trois mots résument cela: d`abord il faut développer l`objectivité -en référence à la mémoire-, il faut la proximité -et nous avons toutes les raisons d`être proches- et nous allons mettre en application un mot qui est très important pour l`Algérie et la France: c`est l`amitié", a déclaré M. Fabius à son arrivée à Alger.

"Si vous ajoutez objectivité, proximité et amitié, vous avez le sens du
nouvel élan que nous voulons donner à notre relation et nous avons toutes les
raisons d`être proches", a-t-il souligné.

M. Fabius a été accueilli à l`aéroport par son homologue algérien Mourad Medelci avec lequel il a eu un entretien d`un peu plus d`une heure, avant un dîner offert en son honneur par son homologue algérien.

Il devait être reçu lundi à déjeuner par le président Abdelaziz Bouteflika.

Les deux ministres ont notamment abordé le conflit du Mali, aujourd`hui divisé entre une capitale sans réel gouvernement et un Nord occupé par deux groupes islamistes armés, Ansar Dine (Défenseurs de l`islam) et le Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), alliés d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

"Nous avons constaté que nous avions exactement la même clé d`analyse et les mêmes objectifs en ce qui concerne le Sahel et le Mali, a déclaré M. Medelci lors d`un point de presse conjoint. Nous sommes d`accord pour dire que l`unité du Mali doit être préservée et pour dire que la lutte contre le terrorisme doit rester la priorité", a-t-il ajouté.

Une large convergence de vues


"La solution militaire aujourd`hui n`est pas la bonne. C`est la solution politique et le dialogue qui doivent prévaloir", a aussi indiqué M. Medelci qui a confirmé la libération et le retour de trois de ses sept diplomates enlevés le 5 avril à Gao.

M. Fabius a dit "rejoindre" les propos de M. Medelci et évoqué la menace terroriste dans la région du Sahel à travers l`implantation de groupes armés liés aux réseaux terroristes et au trafic de drogue. "Cela constitue non seulement une menace pour les populations locales mais également pour la région et le monde", a-t-il dit, en n`écartant pas, en dernier recours, une solution militaire contre eux.

Paris voit en l`Algérie, puissance régionale, une capacité d`intervention militaire, le cas échéant, pour aider au rétablissement de l`autorité de Bamako dans le nord et neutraliser les islamistes.

Sans rejeter l`option militaire, Alger, consulté depuis des semaines par les Africains et les Occidentaux sur le Mali, oeuvre dans un cadre strictement diplomatique.

"Nous sommes tombés d`accord sur un certain nombre de sujets que nous avons abordés", a souligné le ministre français, en se référant également sur la situation en Syrie.

Sa visite en Algérie, qui doit donner une nouvelle impulsion aux liens franco-algériens, doit préparer une visite d`Etat avant la fin de l`année du président François Hollande, dont l`élection a été applaudie en Algérie.

"Du côté des Français il y a un certain nombre de situations à améliorer", notamment administratives, a-t-il souligné, en annonçant une prochaine visite du ministre de l`Intérieur français Emmanuel Valls en Algérie.

Mais il a également noté que des questions administratives et notamment immobilières concernant les Français devaient être réglées du côté algérien, sans entrer dans les détails.

"Cette première visite d`un ministre des Affaires étrangères dans un pays arabe intervient à un double moment: 50 ans après l`indépendance de l`Algérie et après l`élection de François Hollande", a indiqué le chef de la diplomatie française.

"Dans le passé, il y a eu des hauts et des bas, je suis pour les hauts", a expliqué M. Fabius, en allusion aux relations proches mais difficiles et complexes qu`entretiennent l`Algérie et la France, ancienne puissance coloniale.

Interrogé sur la signature d`un traité d`amitié, il a répondu qu`il allait en discuter avec ses interlocuteurs, mais le maître-mot répété tant par lui que par son homologue sur leurs liens est celui d`un "partenariat d`exception".

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