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Après son agression : Les militaires menacent Saouti Haïdara de mort s’il porte plainte
Publié le lundi 16 juillet 2012   |  L'Indicateur Renouveau


Réunion
© AFP
Réunion de la mission technique d`évaluation de la force en attente de la CEDEAO
Samedi 7 juillet 2012. Bamako. Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye 1ere séance de travail de la mission technique avec les autorités militaires du Mali.


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Pénétrant dans les locaux du siège du journal « L’Indépendant », des hommes armés ont tiré dans la salle de rédaction avant d’emmener le directeur de publication, El hadj Saouti Labass Haïdara le 12 juillet 2012, aux environs de 22 h. Selon des témoins, une dizaine d’individus étaient présents et se seraient ensuite enfuis avec le journaliste à bord de trois 4×4.

Saouti Labass Haïdara, Dirpub L’Indépendant

Roué de coups, blessé à la tête et au bras, le fondateur de « L’Indépendant » a été retrouvé, vers 22 h 30 par ses confrères, dans les quartiers nord de la capitale, à proximité du stade du 26-Mars. Il a été conduit à l’hôpital « Luxembourg » d’Hamdallaye (nord de Bamako), où il a pu recevoir des soins.

Le 16 mai dernier, Saouti Haïdara avait déjà été brièvement arrêté par les services de renseignement maliens. Il avait été interrogé sur un article publié dans son journal, qui invitait les Bamakois à éviter les bâtiments officiels en raison des menaces d’attentats.

Dix jours plus tôt, dans une affaire similaire, Abdrahmane Kéita, rédacteur en chef du journal « L’Aurore » avait été retrouvé, blessé et dévalisé, dans le quartier de l’aéroport Bamako-Sénou. Tombé dans un guet-apens la veille, où une prétendue source lui avait donné rendez-vous, il avait été enlevé par cinq individus armés. Après l’avoir roué de coups, ces derniers l’avaient abandonné.

CONTRE LES AGRESSIONS DE JOURNALISTES

Une marche et une journée sans presse ce 17 juillet



Contre les agressions dont sont victimes les journalistes maliens de la part de militaires présumés, la profession organise une journée d’action. En plus d’une marche de protestation, le Mali vivra demain 17 juillet une journée sans presse.

« Ça ne peut pas continuer comme ça et nous nous sommes rencontrés pour déterminer la marche à suivre ». Makan Koné, président de la Maison de la presse de Bamako, est accablé. Tout comme les professionnels maliens de l’information. « Peu importe les opinions que chacun défend. Chaque journaliste doit pouvoir travailler, en toute sérénité, sur tous les sujets ».

Le 12 juillet, l’agression de Saouti Labass Haïdara, 62 ans, l’un des journalistes les plus respectés de la profession, a fait déborder le vase. Peu après 21 h, une demi-douzaine d’hommes en armes débarquent au siège de « L’Indépendant », le quotidien dont il est directeur de publication, et l’embarquent de force dans leur pick-up. Emmené loin de la capitale, il est roué de coups, puis abandonné par ses agresseurs. Bilan de l’agression ? Un bras cassé, l’autre contusionné et plusieurs points de suture à la tête.

Bien que les agresseurs aient arboré des tenues civiles, il ne fait aucun doute, pour les journalistes qui ont assisté à l’enlèvement, qu’il s’agissait de militaires. « En ce moment, à Bamako, aucun civil armé jusqu’aux dents ne peut se ballader dans les rues », assure l’un des témoins de la scène. Les journalistes sont à bout, d’autant que ce n’est pas la première fois qu’un des leurs est agressé.

Encagoulé et roué de coups

Le 2 juillet, Abderhamane Kéita, directeur de la rédaction du journal « L’Aurore », est enlevé, encagoulé et roué de coups par des individus armés. A cela, il faut ajouter les interrogatoires auxquels sont soumis les journalistes. Le 16 mai, le même Saouti Haïdara avait été questionné dans les locaux de la Sécurité d’Etat, puis relâché au bout de deux heures, une semaine après son confrère du « Prétoire », Birama Fall. L’éditorialiste du quotidien Le 22-Septembre, Chahana Takiou, a lui aussi passé un moment délicat à la Sécurité militaire.

Ce 13 juillet, les principales organisations des médias se sont réunies à la Maison de la presse de Bamako : l’Association des éditeurs de la presse privée (Assep), l’Union des radios et télévisions libres (Urtel), le Groupement patronal de la presse écrite (Groupe) et l’Organisation des jeunes reporters du Mali (OJRM). Ils sont bien décidés à manifester leur mécontentement.

Une marche de protestation est fixée au 17 juillet. Marche dont le point de départ sera le siège du journal « L’Indépendant », à destination de la Primature. Les hommes – et femmes de médias – ont également décrété que le 17 juillet serait « un jour sans presse », pour « interpeller tous les Maliens sur les dangers qui pèsent sur la profession », martèle Makan Koné

Indignation et condamnation générale :

Les organisations professionnelles de la presse en colère

C’est avec consternation que la presse malienne a appris l’enlèvement et l’agression lâche de Saouti Labass Haïdara, directeur de publication du quotidien « L’Indépendant », dans la nuit du 12 au 13 juillet 2012 par des individus armés.

En effet, il a été enlevé par 6 personnes, encagoulés, armées jusqu’aux dents et transporté à 40 km de Bamako, sur la route de Ségou, à bord de deux pick up. C’était aux environs de 21 h au siège du journal sis à Hamdallaye ACI-2000. Devant l’opposition du personnel de la rédaction et des voisins du quartier, les tortionnaires ont ouvert le feu, causant des dégâts matériels sur le bâtiment qui abrite le siège du journal. Il en est sorti avec une blessure grave au niveau de la tête et une fracture du bras droit.

Cette agression fait suite à une interpellation de Saouti Labass Haïdara par les services de la Sécurité d’Etat, le 16 mai 2012. Aujourd’hui, ces agressions contre les hommes de presse sont devenues monnaies courantes et menacent sérieusement la liberté de la presse et l’exercice de la profession de journaliste au Mali.

Nous rappelons que depuis un certain temps, des journalistes sont victimes d’intimidation, d’enlèvement et d’agression. C’est le cas de :

- Birama Fall, directeur de publication du « Prétoire », interpelé par la Sécurité d’Etat, le 9 mai dernier.

- Chahana Takiou, directeur de publication du « 22-Septembre » convoqué par la Sécurité militaire le 24 mai 2012.

- Abdrahame Kéita, directeur de la rédaction du journal « Aurore »,, enlevé et agressé le 2 juillet dernier.

Aujourd’hui, c’est un des doyens de la presse malienne, El hadj Saouti Labass Haïdara qui vient de subir, à 62 ans, la barbarie de forces obscures.

Nous, associations et organisations professionnelles de la presse du Mali, condamnons avec la dernière énergie les intimidations, enlèvements et agressions dont les journalistes font l’objet dans l’exercice de leur profession. Nous disons que trop c’est trop. Plus jamais ça !

Nous interpellons avec insistance les plus hautes autorités du pays à prendre toutes les dispositions pour faire la lumière sur toutes ces agressions sauvages et barbaries aux antipodes de la démocratie et de la liberté de la presse.

Nous lançons un appel aux démocrates et défenseurs des droits de l’homme à une mobilisation totale en faveur des journalistes afin de sauvegarder la liberté de la presse.

Nous interpellons ouvertement le gouvernement du Dr. Cheick Modibo Diarra à prendre ses responsabilités pour que plus jamais un journaliste ne soit inquiété dans l’exercice de sa profession.

Vive la presse malienne !

Vive la démocratie !

Vive le Mali !

Brèves-Brèves-Brèves

Le coup de gueule des éditeurs africains

« Non ! Non ! Et Non ! Trop c’est trop ! » C’est le coup de gueule poussée par l’African Editors Forum et son responsable, Cheriff Moumina S’y, suite à l’agression de Saouti Haïdara, le directeur de publication du quotidien « L’Indépendant » du Mali.

« Déjà le 9 mai dernier, notre confrère Birama Fall, directeur de publication du Prétoire, a été interpellé par la Sécurité d’Etat. Puis ce fut le tour de Chahana Takiou, directeur de publication du 22-Septembre d’être convoqué par la Sécurité militaire le 24 mai 2012 et d’Abdrahame Kéita, directeur de la rédaction du journal Aurore, enlevé et agressé le 2 juillet 2012.

Malgré la levée de bouclier d’indignation, cela ne semble point avoir ébranlé la volonté de ceux qui tiennent coûte que coûte, vaille que vaille, non plus à contrôler la presse malienne, mais plutôt à la faire taire. Hier 12 juillet 2012, aux environs de 22 h, notre confrère Saouti Labass Haïdara a été enlevé au siège de son journal par des hommes cagoulés et armés, qui l’ont transporté hors de Bamako et l’ont torturé puis l’ont abandonné pour mort.

Tout en réaffirmant notre solidarité agissante à l’endroit de notre confrère et à l’ensemble de la presse indépendante malienne, nous tenons à mettre en garde les adeptes des pratiques moyenâgeuses relevant de la préhistoire de la presse, que nous ne saurions permettre les dérives flagrantes en cours et que nous nous battrons au plan national, sous-régional et continental pour gagner et garantir le droit d’exercer notre métier.

Il nous plaît de leur rappeler que s’ils ont oublié d’où ils viennent, nous non. Et nous ne sauront laisser des prédateurs de la liberté d’expression continuer à s’en prendre allègrement à nos confrères. Aujourd’hui plus qu’hier, nous sommes tous des Saouti et nous combattrons tous ceux qui veulent nous cantonner à faire un traitement unilatéral, pernicieux et vicieux de l’information. La liberté de la presse est la condition première de la démocratie et, dans le cas du Mali, elle est l’une des conditions du recouvrement de l’intégrité territoriale et la création d’institutions fortes.

Invitons les plus hautes autorités maliennes à prendre les dispositions les plus utiles pour que notre confrère reçoive les soins les plus appropriés dans un centre médical adéquat. Exigeons l’arrêt immédiat des harcèlements et des agressions à l’endroit de nos confrères ! Interpellons le gouvernement de transition, les forces militaires, les parties politiques toutes tendances confondues, à œuvrer à mettre fin à de telles actes et à contribuer à ce que les coupables soient arrêtés et jugés.

La FIJ dénonce une agression brutale

Dans un communiqué parvenu à notre rédaction le vendredi 13 juillet, la Fédération internationale des journalistes (Fij) dénonce ce qu’elle qualifie d’ »agression brutale » et de « kidnapping » du journaliste Saouti Haïdara « par des hommes armés au Mali ». Mieux, la Fij, par la voix de Gabriel Baglo, directeur du Bureau Afrique de la FIJ, condamne « vigoureusement ces agressions lâches contre notre collègue Saouti Haïdara et les média au Mali ».

Selon Gabriel Baglo, l’on note une « recrudescence des intimidations, menaces, arrestations et attaques contre les journalistes depuis le coup d’Etat ». Suffisant pour qu’il rappelle aux autorités maliennes qu’elles ont le « devoir d’assurer la sécurité des journalistes et de tous les citoyens maliens ».

La Fij se dit vivement préoccupée par « les persistantes violations de la liberté de la presse au Mali depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012, avec des arrestations sans précédent de journalistes par les forces de sécurité. Les journalistes maliens doivent être autorisés à exercer leur métier sans aucune forme d’intimidation de la part des forces de sécurité ou d’autres groupes armés », renseigne le document.

Et de souligner que, selon des sources indépendantes y compris l’Agence France presse (Afp), le directeur de publication du quotidien privé « L’Indépendant » a été arrêté jeudi 12 juillet à Bamako par des hommes armés. Ces derniers sont entrés dans les locaux du journal, ont tiré un coup de feu dans la salle de rédaction et frappé Saouti Haïdara avant de l’emmener vers une destination inconnue. Le directeur de publication de « L’Indépendant » sera libéré après plusieurs heures de détention, avant d’être admis à l’hôpital pour des soins (après sa libération).

La FIJ représente plus de 600 000 journalistes dans 134 pays

Reporters sans frontières regrette une lente descente aux enfers depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012

« Alors que la pratique de l’enlèvement et de l’agression devient monnaie courante pour les journalistes de Bamako, nous demandons aux autorités compétentes d’identifier les responsables et de les condamner. Il est intolérable que dans un pays en pleine tourmente, les professionnels de l’information soient régulièrement la cible de groupes armés, qui agissent en toute impunité », a déclaré Reporters sans frontières.

« Cette pratique n’a d’autre but que de répandre la peur parmi la profession afin de réduire toute information indépendante au silence », a dénoncé l’organisation de défense de la liberté d’information. Pays exemplaire pour le continent sub-saharien en matière de liberté de l’information, le Mali connait une lente descente aux enfers depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012.

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