Le ministère de l’Artisanat et du tourisme a organisé le 18 décembre dans ses locaux à la cité administrative, une rencontre d’échange entre les acteurs du secteur touristique, sur la politique commune du tourisme au sein de l’Uemoa. L’objectif de cette rencontre est de faire de ce regroupement, un marché régional intégré attractif, offrant des produits touristiques de qualité, diversifiés et compétitifs sur les marchés émetteurs.
La Politique commune du tourisme a pour objectif de faire de l’Union un pôle majeur de développement touristique en Afrique. Pour ce faire, elle cible spécifiquement le développement d’une offre touristique de qualité dans l’espace communautaire, et l’amélioration de la visibilité et de la compétitivité des destinations de l’UEMOA. Elle vise aussi la création d’un marché régional permettant d’exploiter les synergies qu’offre la diversité du potentiel touristique de l’Union. Elle a également pour but d’œuvrer au renforcement des capacités des acteurs du secteur touristique. Elle a été adoptée en février 2010 à Bamako par les chefs d’Etat de l’UEMOA.
C’est le conseiller technique et président du Comité national de coordination du programme régional de développement du tourisme de l’Uemoa, Boubacar Nafogou, qui avait la lourde tâche d’expliquer le contenu du document intitulé » politique commune du tourisme au sein de l’Uemoa » aux acteurs du secteur touristique malien. Toutes les structures rattachées au département du tourisme ainsi que les hommes de média ont pris part à cette rencontre d’échange.
Selon M. Nafogou, il est important que les acteurs du secteur s’approprient les grandes orientations de cette politique et connaissent les grandes actions identifiées pour permettre aux Maliens de rentrer dans la vision du tourisme définie par la Conférence des chefs d’Etat de l’Union. Avant de préciser que les objectifs quantitatifs fixés à la mise en œuvre du Programme Régional de Développement Touristique qui coure de 2011 à 2020 sont entre autres : atteindre dans l’espace UEMOA la barre des 8,5 millions de touristes contre environ 2 millions actuellement; porter à 4070 milliards de FCFA les recettes touristiques contre 500 milliards aujourd’hui ; porter la contribution du tourisme au PIB de 2 à 7% ; augmenter le nombre total d’emplois de 250.000 actuellement à 800.000 dont 200.000 emplois directs.
M. Nafogou a relevé que malgré les potentialités et les atouts géographiques, culturels et historiques qu’on lui reconnaît, le tourisme dans la région peine à décoller véritablement, car tributaire d’un certain nombre de faiblesses. Au nombre de celles- ci, il a cité, entre autres, la faible visibilité des destinations sur les marchés émetteurs de tourisme; la faiblesse des investissements dans le secteur; l’insuffisance et la cherté de la desserte aérienne internationale et intracommunautaire et la faible qualité des produits et services touristiques ; l’inadéquation du cadre réglementaire jugé peu incitatif par les promoteurs touristiques.
Il a expliqué que c’est au regard de cette situation et dans un contexte de compétition exacerbée au niveau international, que les Etats membres de l’Union ont décidé d’emprunter une démarche communautaire pour venir à bout des freins identifiés.
Cette volonté a-t-il dit, s’est traduite par l’adoption en 2010, d’un Acte additionnel portant institution d’une Politique Commune du Tourisme au sein de l’UEMOA et l’adoption, au cours de la même année, du Programme Régional de Développement du Tourisme au sein de l’UEMOA (PRDTOUR).
Après un brillant exposé, les acteurs du secteur touristique malien ont mentionné quelques manquements dans le document notamment au niveau de la stratégie nationale de développement touristique. Selon le directeur du musée national, tant qu’une politique interne du secteur n’est pas bien ficelée certains pays membres de l’espace Uemoa joueront le rôle d’accompagnateur dans ce projet.
En tout cas, les échanges ont été fructueux et tous ont trouvé salutaire l’initiative de l’Uemoa.
Clarisse Njikam & Kady Maïga