L’organisation internationale de la francophonie a initié la semaine dernière un atelier de concertation et de sensibilisation sur le rôle du protocole facultatif à la convention contre la torture et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. C’est la salle Tombouctou de l’Hôtel Salam qui a abrité la rencontre. Laquelle a réuni des représentants du ministère de la Justice du Mali, de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), plusieurs défenseurs des droits de l’homme venus des pays de l’Afrique francophone.
La présidente de la commission nationale des droits de l’homme du Mali, Mme Kadiatou Sangaré Coulibaly, a dans son mot souhaité la bienvenue aux participants. Avant de les inviter à engager des réflexions devant conduire à l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans l’espace francophone.
Ensuite, le représentant du comité sénégalais des droits de l’homme, M. Alioune Tine a amorcé le débat sur la question de la torture. Au cours de son intervention, Mr Tine a déploré la mauvaise gestion des lieux de détention par les Etats et l’insuffisance de commodités dans les prisons. Il a appelé les pouvoirs publics et les médias à s’engager davantage dans la sensibilisation de la population contre la torture. Il a ajouté que cela passe par des campagnes d’affichage dans les lieux publics avec des slogans montrant que le détenu est privé de liberté et non de ses droits humains.
Le représentant de l’OIF, Christophe Guilhou a pour sa part, souhaité qu’à l’issue de ces journées, des mécanismes de préventions dignes de ce nom soient mis en place dans notre pays.
L’impulsion de ces mécanismes, selon lui, permettra de faire l’état des lieux des centres de détention au Mali pour voir les endroits où le droit est effectivement respecté.
Prenant la parole, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Me. Mohamed Aly Bathily a déploré les conditions de détention souvent inhumaines et dégradantes des prisonniers. Selon lui ce problème est dû au manque de contrôle dans les établissements pénitenciers et à la mauvaise gestion des prisons.
Il a étayé ses propos en soulignant qu’un budget n’est pas disponible pour construire des infrastructures pouvant accueillir les détenus.
Pour lui, la torture est inacceptable et les Etats doivent se lever pour lutter contre elle.
Siaka DIAMOUTENE