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Ministère de l’Artisanat, de la culture et du tourisme : Une ancienne collaboratrice accuse Mme Diallo Fadima Touré
Publié le lundi 16 juillet 2012   |  L'Indicateur Renouveau


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© AP par DR
Le ministre de la culture du Mali Fadima Diallo Touré appelle à la préservation du patrimoine culturel
Mardi 3 juillet 2012


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Remontée contre la destruction sauvage des mausolées de Tombouctou par des islamistes, l’ancienne chargée de communication explique ce qui fut « l’erreur de Mme le ministre de la Culture » en demandant à l’Unesco d’inscrire Tombouctou sur la liste des patrimoines en péril. « Imprudence ou ignorance, cette inscription par l’Unesco sur la fameuse liste n’à jamais sauvé un patrimoine en danger », analyse-t-elle, dans une contribution déposée à notre rédaction. Lisez plutôt !

Mme Diallo Fadima Touré, ministre de la Culture

Le temps semble donner raison à ceux qui étaient pessimistes, quant à l’efficacité du gouvernement de transition de Cheick Modibo Diarra, ce gouvernent semble avoir accouché d’une souris et s’engouffre chaque jour qui passe en prenant le pouvoir comme un héritage de copinage.

Depuis trois mois, il exerce dans l’anarchie avec son lot de décisions aussi impopulaires qu’il ne l’est lui-même. Les actes qu’il pose et les décisions qui ont été prises jusque-là n’ont fait que contribuer à nous enliser dans cette crise et nous conduire à une catastrophe humanitaire et patrimoniale.

On se rappelle encore que c’est le gouvernement de CMD, à travers son ministre de la Culture Diallo Fadima Touré, qui avait demandé à l’Unesco d’inscrire Tombouctou, ainsi que le Tombeau des Askia tenus par des islamistes sur la liste du « patrimoine mondial en péril ». Le Comité du patrimoine mondial, réuni à Saint-Pétersbourg le 8 juillet, a accepté la demande formulée par le gouvernement du Mali.

Selon la déclaration de l’Unesco, « la décision vise à favoriser la coopération et le soutien en faveur de sites menacés par le conflit armé qui affecte la région ». Depuis fin mars, l’Unesco avait multiplié les appels et les alertes pour mobiliser l’opinion publique et éviter une destruction du patrimoine sacré de Tombouctou. Malheureusement, la suite des événements avait donné raison aux observateurs les plus sceptiques.

Profanations, destructions, pillage de trésors volés

Après l’inscription de la ville sainte sur la liste du patrimoine en danger de l’Unesco, la réaction des islamistes n’a pas tardé. Ils ont lancé la furie destructrice sur les sites de la région. A travers cette démonstration, on se rend compte qu’il y a un lien de cause à effet de cette décision politique de notre gouvernement avec ses conséquences désastreuses sur Tombouctou.

Imprudence ou ignorance quand on sait que cette inscription par l’Unesco sur la fameuse liste n’à jamais sauver un patrimoine en danger. Sans se leurrer nous savons bien que l’inscription sur la liste des sites en péril, n’avait jamais favorisé l’obtention ; ni la mobilisation souhaitée ni le sauvetage des sites.

On se rappelle encore du site de Bamiyan en Afghanistan où les talibans avaient détruit à l’explosif en 2001 des statues de Bouddha. A noter qu’en l’occurrence, l’organisation internationale s’était montrée impuissante pour empêcher la destruction du site afghan… L’action du gouvernement était peut être partie d’une bonne intention, mais reste néanmoins insuffisante face à la situation actuelle.

Dans le cas des villes comme Tombouctou, la situation est décrite comme « catastrophique » par des habitants privés d’eau et d’électricité. Quelle errance de vouloir sauver ou établir un dialogue avec des islamistes qui nient le fondement même de la notion d’un patrimoine mondial ? Comment peut-on mettre autant d’énergie à engager des sanctions efficaces pour sauver le patrimoine dans une zone en guerre ?

Ce gouvernement a juste le mérite d’avoir occasionné la destruction de ces trésors.

Amanie Touré, analyste

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