Serval, la force française arrivée en trombe en janvier 2013, pour libérer le Mali de l’occupation Djihadiste est en train de plier ses bagages à Kidal. Kidal, le dernier bastion des groupes armés, résiste encore à l’exercice de la souveraineté malienne. Pire, cette région connait aujourd’hui un retour fulgurant des commandants de Ansar Dine, en plus du MNLA, groupe armé séparatiste. Et sans risque de se tromper, peut-on dire que Aqmi n’attend que le moindre embrasement de la situation pour signer son retour aux côtés de ses alliés d’autrefois pour faire de la région l’ultime sanctuaire des Djihadistes.
A l’appel au dialogue lancé par le négociateur de l’accord de Ouagadougou, Tiebilé Dramé, a fait écho le discours du président du Haut Conseil islamique, l’Imam Mohamed Dicko, lors de la présentation des vœux au chef de l’Etat, en soutenant l’obligation de dialoguer avec ces Maliens, quelque soit ce qui leur est reproché. Ils sont des Maliens.
Il ne s’agit pas plus qu’à revenir à l’accord de Ouagadougou et à l’appliquer. Le schéma est clair : cantonner, redéployer l’armée et l’administration maliennes, négocier l’accord définitif et désarmer. Cette négociation qui devrait s’ouvrir 60 jours après la mise en place du gouvernement est dans l’impasse. Les états généraux sur la décentralisation et les assises nationales improvisés par le gouvernement n’ont produit aucune avancée significative dans la marche vers la paix définitive.
Le retrait des Français de Kidal qui survient donc dans un contexte de blocage du processus politique est un mauvais signal. Pour IBK, il n’y a pas de dialogue avant le désarmement. Or ce désarmement ne peut avoir lieu qu’après un accord définitif. Nous replongeons dans le cercle vicieux du serpent qui mord sa queue. Et le fil d’Ariane le réside que dans l’accord de Ouaga qui a des acquis parmi lesquels la tenue de l’élection présidentielle.
B. Daou