En confiant la maîtrise d’ouvrage déléguée des projets et programmes à l’APCAM, le gouvernement confirme sa nouvelle politique de responsabilisation des organisations professionnelles agricoles. Le ministre du Développement rural, le Dr Bokary Téréta, a présidé hier l’ouverture de la 46è session ordinaire de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM). Cette cérémonie a enregistré la présence des ministres de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Ag Rhissa, et son homologue délégué chargé de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire, Nango Dembélé.
Le président directeur général de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), Kalifa Sanogo, et le chef de la Mission de restructuration du secteur coton, N’Fagnanama Koné, ont participé à la cérémonie qui a également regroupé les présidents des assemblées consulaires régionales à l’exception de celui de Kidal qui n’a pu être présent pour des raisons de logistique, les représentants des organisations professionnelles paysannes.
Cette session qui se tient dans un contexte de sortie de crise, examine le procès verbal et l’état d’exécution des recommandations de la dernière session, le bilan des activités de 2013. Au menu également, la présentation du Programme d’appui à la productivité agricole au Mali (PAPAM), du Programme d’appui au secteur agricole au Mali (PASAM) et du Projet d’amélioration de la gouvernance du secteur coton (PASE II).
Le ministre du Développement rural, Bokary Tereta, a relevé qu’en dépit des difficultés, la profession agricole n’a ménagé aucun effort pour tenir régulièrement ses obligations statutaires et a travaillé avec le gouvernement afin de maintenir les subventions et d’assurer un approvisionnement correct des paysans en intrants agricoles. Cela montre à suffisance, a poursuivi le ministre Téréta, l’engagement de la profession agricole à assumer pleinement ses responsabilités pour appuyer les producteurs avec comme objectif l’atteinte de la sécurité et de la souveraineté alimentaires du pays.
« Cette volonté d’accompagner les acteurs du monde rural est bien conforme à celle du président de la République qui dans son projet pour le Mali, a décidé d’affecter au moins 15% du budget national au développement de l’agriculture, de mettre l’accent sur la sécurisation foncière des exploitations agricoles selon les dispositions de la Loi d’orientation agricole (LOA) », a indiqué le ministre du Développement rural.
Par ailleurs, en confiant la maîtrise d’ouvrage déléguée des projets et programmes à l’APCAM, le gouvernement renouvelle ainsi sa confiance aux Chambres d’agriculture et confirme son option politique de responsabilisation de la profession agricole. L’APCAM doit s’employer afin que ces projets soient une réponse effective aux attentes des productrices et producteurs du Mali.
La maîtrise d’ouvrage déléguée des projets et programmes à la profession agricole nécessitera à la fois la responsabilisation individuelle de chaque acteur à tous les niveaux, la responsabilité collective de l’ensemble de la profession agricole pour l’amélioration des décaissements.
Le ministre a annoncé que des chantiers importants sont en vue et apporteront des changements institutionnels, technologiques et économiques nécessaires au développement d’une agriculture moderne, compétitive et respectueuse de l’environnement. Ceci en vue de garantir la sécurité alimentaire, d’améliorer les revenus des paysans et de faire du Mali une puissance agricole exportatrice à l’horizon 2018.
Cette vision sera développée à travers une stratégie reposant sur deux piliers majeurs : la promotion des exploitations familiales pratiquant principalement une agriculture de subsistance et les entreprises agricoles connectées au marché à travers la création d’agropoles de développement rural et périurbain. Le ministre a encouragé la profession agricole à s’approprier ces chantiers et à faire des propositions pertinentes reflétant sa position en tenant compte des intérêts professionnels, et aussi de ceux de la nation.
Le président de l’APCAM, Bakary Togola, a salué les initiatives du ministère comme la création d’agropoles de développement rural. Cette approche devrait favoriser la concentration des investissements dans les zones de production tout en laissant la place aux exploitations agricoles familiales. Bakary Togola a donné l’assurance que les organisations professionnelles s’approprieront tous les projets afin de répondre concrètement aux attentes et préoccupations. Dans cet esprit, la profession agricole est engagée à faire financer pour 2,8 milliards Fcfa sur l’exercice 2014 les offres de services et les sous-projets. Il y aura au moins 300 sous-projets productifs d’investissements dans le cadre de la modernisation des systèmes de production des filières.
Bakary Togola a salué l’allocation de 15% du budget national au développement de l’agriculture par le gouvernement et remercié celui-ci pour les efforts déployés pour les aménagements de terre, la sécurisation des exploitations agricoles familiales.
Evoquant la gestion des récoltes, le patron de l’APCAM a invité à constituer des greniers villageois et à mettre les excédents céréaliers à la disposition des coopératives de commercialisation ou des structures d’Etat dans le cadre de la constitution des stocks de sécurité.