Les 18 et 19 décembre 2013, s’est déroulé, à l’Hôtel Mande de Bamako, l’atelier de réflexion sur les stratégies de plaidoyer pour la levée des barrières financières à l’accès aux soins de santé en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans au Mali.
La rencontre était organisée par l’ONG Médecin du monde France (MDM) et a regroupé les services techniques de la Santé de Mopti et de Bamako, les Partenaires technique et financier intervenant dans la cinquième région, des organisations de la société civile et la presse.
La cérémonie d’ouverture a enregistré les présences du coordinateur de MDMF, Jules ALAIN, du Conseiller technique du ministère de la Santé, Mamadou Namory TRAORE.
Cet atelier visait à définir une stratégie de plaidoyer pour l’adoption de nouvelles mesures d’exemption aux coûts de soins en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans.
Jules ALAIN a mis l’accent sur la pertinence du thème qui permettra sans doute, à notre pays, de se rapprocher des OMD.
Quant au conseiller technique, il a souligné qu’une bonne capitalisation des expériences permettrait de mieux cibler les objectifs de plaidoyer, en terme d’adoption de nouvelles mesures d’exemption aux coûts de soins en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans.
Le rendez-vous a été l’occasion pour les initiateurs d’édifier les participants, sur la problématique du financement de la santé au Mali et les politiques de gratuité ainsi que les mesures d’exemption à l’accès aux soins existants, à travers des exposés par des spécialistes.
Sur le premier exposé, il a surtout été question du financement institutionnel de la santé, la répartition des dépenses institutionnelles par source de financement, la répartition des dépenses institutionnelles de santé par niveau du PRODESS, le financement total de la santé, le financement de la santé par l’État, et le financement de la santé par les ménages.
Il a permis aux participants de comprendre que les dépenses de santé, dans notre pays, ont régulièrement augmenté sur la période 1999 – 2004. L’État, selon les mes constats, est le principal pourvoyeur du financement institutionnel de la santé (60%), avec une large dépendance de l’extérieur pour plus du tiers des dépenses (32 %), en 2008.
Le financement total des dépenses de santé provient des ménages pour plus de la moitié, soit 51 % en 2004.
L’essentiel du financement des dépenses de santé par les ménages, soit plus de 95 % en moyenne, entre 2002 et 2008, se fait par paiement direct.
Le second exposé a surtout abordé, l’actualisation des chiffres, la question de la faible participation des collectivités, l’échappement de 40% des financements des partenaires au circuit étatique, la nécessité de la lecture de la morbidité et des indicateurs y afférents, la part du budget alloué à la santé et la question d’harmonisation des outils de mesure, etc.
À l’issue des deux jours de travail, les participants ont entre autres recommandé, une meilleure orientation des objectifs de plaidoyer afin de les adapter à la cible de plaidoyer, d’actualiser les données en se référant à EDS V, l’Annuaire statistique 2012 et les conclusions de l’atelier sur la gratuite de 2011.
Ils ont invité l’État et les autres partenaires à tenir, à temps, leurs engagements dans le circuit de financement, à intensifier l’IEC autour des dispositifs existants et de mettre en place des dispositifs efficaces de suivi de mise en œuvre et évaluer périodiquement.
La rencontre a recommandé l’élaboration du nouveau cadre conceptuel de la référence évacuation et sa mise en œuvre efficace qui contribueront certainement à améliorer la prise en charge financière des populations en général et plus particulièrement les femmes portant des grossesses à risques; l’organisation du secteur de la médecine traditionnelle sur toute l’étendue du territoire en vue de la production à grande échelle des MTA pouvant contribuer à diminuer le coût d’acquisition de ces médicaments et à substituer une partie à l’importation.
Il a été demandé aux pouvoirs publics de fournir davantage d’efforts pour atteindre les 15 % du budget à allouer à la santé, conformément à la déclaration d’Abuja. Aussi, l’État doit-il revoir les critères d’allocation du financement de la santé, en faveur des zones défavorisées.