L'armée française poursuivait jeudi dernier à Tombouctou, les opérations militaires anti-jihadistes qu'elle a entamées ces derniers jours dans cette région où un "coup dur a été porté" aux islamistes, a-t-on appris de sources militaires malienne et française. "Les opérations militaires françaises à Tombouctou se poursuivaient et un coup dur est porté aux islamistes", a affirmé une source militaire proche du Ministère de la Défense. "Nous sommes sur la même longueur d'onde que les Français. Les opérations en cours sont un succès et nous sommes prévenus de ce qui se passe sur le terrain", a ajouté la même source.
Une source au service de communication de l'opération Serval a déclaré qu'elle ne pouvait communiquer "à ce stade" sur des opérations en cours.
L'opération Serval, déclenchée en janvier, a permis de quasiment éliminer les islamistes des grandes villes du nord du Mali qu'ils ont occupées pendant plusieurs mois en 2012.
Défaits dès les premiers mois de l'intervention française, les groupes jihadistes n'ont pas disparu pour autant du Mali.
"Nous avons mené des opérations de contre-terrorisme qui ont donné des résultats les jours derniers. Nous avons agi et continuons d’agir pour éradiquer toute trace d’Aqmi", a affirmé jeudi dernier le Ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
L’armée française a renforcé sa stratégie de "contre-terrorisme" dans le nord du Mali, où elle traque les combattants d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), quelques semaines avant de réduire ses effectifs dans le pays. "Nous avons mené des opérations de contre-terrorisme qui ont donné des résultats les jours derniers. Nous avons agi et continuons d’agir pour éradiquer toute trace d’Aqmi", a affirmé jeudi dernier le Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en rappelant qu’"Aqmi est une filiale d’Al Qaida". M. Le Drian a aussi confirmé que les soldats français traquaient Mokhtar Belmokhtar, le responsable de l’attaque du site gazier algérien d’In Amenas en janvier : "Il y a Mokhtar Belmokhtar, qui a été à l’origine de l’attentat en Algérie, puis il y a d’autres groupes". Belmokhtar était l’un des dirigeants d’Aqmi au Mali, avant de faire sécession en 2012. La mort, jamais confirmée par Paris, de son "bras droit", le Mauritanien Jouleibib, a été annoncée mi-novembre de source malienne.
"CHAQUE FOIS QU’ON PEUT TAPER AQMI OU LE MUJAO, ON LE FAIT"
Avec 2.800 hommes sur le terrain, l’armée française a concentré ses forces sur la sécurisation des élections législatives, dont le second tour a eu lieu le dimanche 15 décembre 2013. Mais l’effectif de l’opération Serval va à nouveau être réduit pour être ramené à un millier d’hommes dans les premiers mois de 2014. La baisse des effectifs français au Mali doit également permettre d’alléger le fardeau des armées, au moment où 1.600 hommes sont engagés pour une durée indéterminée dans l’opération en Centrafrique.
Changement de format, changement de mission. Défaits dès les premiers mois de l’intervention française, les groupes jihadistes n’ont pas disparu pour autant du Mali. "Ils vont, viennent, se rassemblent, se dispersent, il faut donc les suivre de près. C’est le rôle que nous confions à nos forces pour l’année 2014", "dont la mission principale est désormais le contre-terrorisme", analyse Jean-Yves Le Drian.
Opérations programmées, comme dans la région de Tombouctou et la zone de Taoudenni, près de la frontière algérienne, où selon les militaires maliens une vingtaine d’hélicoptères et des véhicules au sol ont été mobilisés. Opérations "d’opportunité" également, quand les soldats français recueillent des informations et débusquent les jihadistes.
"On mène des opérations de recueil de renseignement, d’identification de cibles. Et chaque fois qu’on peut taper Aqmi ou le Mujao, on le fait", résume un proche conseiller du Ministre de la défense. Surtout, les Français sont convaincus qu’ils sont pour longtemps au Mali. "Nous sommes engagés dans la bande sahélienne pour plusieurs années", pour lutter en particulier contre les jihadistes qui viennent de l’extérieur du pays, confie ce même conseiller. Et Paris se targue d’avoir pour ça "le soutien de tous les chefs d’État africains" concernés.
La Rédaction avec l’Afp