Les agents de la police de la circulation routière qui, étaient de garde le mardi 24 décembre au rond-point de Bamako-Courra, ont soufflé le chaud et le froid durant un bon moment. Et pour cause ? Un accident de circulation s’est produit. Il s’agissait d’un chauffeur de taxi et de deux motocyclistes qui se sont malheureusement cognés. Le bilan a fait état d’une dame grièvement blessée. Selon certains témoins, les agents de police seraient à l’origine de cet accident qui a perturbé le trafic à la veille de Noel.
C’était le 24 décembre à Bamako. L’année s’achève décidément mal pour certains citoyens. C’est la loi de la vie, mais aussi celle des anarchistes et quelques indiscipliné de la circulation.
En effet, un accident de la circulation ayant mis aux prises un chauffeur de taxi et deux motocyclistes, s’est produit à l’intersection de Bamako- Coura Bolibana, située à quelques encablures de l’hôtel Nuima Belleza et l’Immeuble YARA.C’était au nez et à la barbe des rois de la circulation : les agents de la police. C’est- à- dire, au rond point où sont de garde de jour comme de nuit, deux agents de la police pour la régulation de la circulation urbaine.
Sur les lieux du drame, le constat est vite fait. La dame d’un certain âge qui conduisait une des mobylettes a été grièvement blessée. Elle sanglotait même lorsque nous cherchions à glaner quelques témoignages.
Cet accident, selon plusieurs témoins, aurait été piloté par un sergent de police. Ils ont porté un doigt accusateur sur un sergent qui, mal inspiré, aurait orienté la direction du taxi vers deux engins. Ce coup de force initiée par l’agent serait, en effet, à l’origine de l’incident malheureux qui a failli priver la dame d’une de ses jambes.
« Le chauffeur de taxi passait derrière l’immeuble Yara .Il se dirigeait maintenant vers le monument de la paix. Le policier l’avait interpellé par un coup de sifflet. Mais, ce dernier aurait refusé d’obtempérer. Face à ce refus, le policier s’est accroché violemment à la direction du véhicule au beau milieu de l’intersection. La principale conséquence fut que le conducteur a perdu l’équilibre. Et la voiture a heurté deux motocyclistes qui se sont retrouvé illico preste à même le sol », a martelé un témoin visiblement furieux après l’acte du policier malhabile et mal très inspiré.
Quelques minutes plus tard, les services de la protection civile sont arrivés sur les lieux du drame pour apporter secours à la pauvre. Elle sera ensuite transportée à l’hôpital pour recevoir des soins.
Plusieurs témoins et simples citoyens qui, pour assouvir une curiosité quelconque embouchent la même trompette pour remettre la police malienne dans ses petits souliers. Ils étaient nombreux à remettre en cause l’attitude, à la limite injustifiable de l’agent fautif. Certains vont jusqu’à incriminer le policier d’avoir fait usage de la violence à cause d’un pot de vin.
Ce qui est sûr, usagers de la circulation et policiers ne vivent plus en bonne intelligence à cause des cas similaires qui sont désormais dans le quotidien des Maliens. C’est pourquoi, certaines personnes ont décidé de témoigner en faveur du pauvre conducteur de taxi. « C’est le même scénario qui se produit chaque jour sur les principales artères de Bamako.C’est la pure réalité. En effet, les policiers nous embêtent. Trop c’est trop ! Qu’ils arrêtent de nous narguer», a-martelé Moussa Diarra, usager de la route.
Selon Mme Konaté Mariam c’est déplorable de voir des agents de la police nationale du Mali de se comporter tels des amateurs : usage de la violence verbale et même physique, abandon régulier des postes ou encore la pléthore des agents dans certains en vue de mieux rançonner les usagers.
Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est que les plus hautes autorités doivent saisir le taureau par les cornes pour que la Police malienne retrouve ses lettres de noblesse. Car, elle fait figure aujourd’hui d’une très mauvaise presse. Cela passe en effet, par une formation de qualité.
Mais, faut-il encore que les usagers soient mieux informés et sensibilisés par rapport au respect du Code la route. Une sensibilisation qui vaut son pesant d’or autant pour les usagers que pour les agents en charge de la régulation de la circulation routière.
Quant à l’Etat, il ne doit plus admettre de former des agents en charge de la sécurité qui s’érigent par la suite en donneurs de mauvais exemples ou en fauteurs de troubles aux conséquences incalculables. C’est pourquoi, il s’avère impérieux pour un Etat républicain de mettre un accent particulier sur la formation civique à l’école.
Mountaga DIAKITE