A travers la capture de l’un des plus grands criminels, l’ancien commissaire de la police islamique, Aliou Mahamar Touré, qui ont endeuillé Gao, durant l’occupation par des forces obscurantistes, les forces de sécurité marquent un grand coup. Les autorités judiciaires doivent avoir la main lourde en infligeant un châtiment inoubliable à cet individu qui a humilié la République en tirant profit de son impuissance. Certaines victimes parlent de la décapitation pure et simple de ce » fou de Dieu » pour lui permettre d’excommunier ses nombreux crimes.
L’ancien Commissaire de la police islamique de la ville de Gao, sous l’occupation des groupes terroristes armés, et membre influent du Mouvement pour l’Unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Aliou Mahamar Touré, a fini sa course le lundi 23 décembre 2013, dans la localité de Ouinerdène, dans le cercle de Gourma-Rharous. Capturé vif dans sa lâche fuite par les forces de sécurité nationales, l’intéressé, qui se déplaçait à moto, était muni, entre autres, d’armes de guerre, de deux téléphones portables et des denrées alimentaires. » Aussitôt après son interpellation, les services de sécurité ont ouvert une enquête… Ce terroriste va désormais répondre de tous ses actes criminels devant la justice « , précise un communiqué du gouvernement.
Le nom de Aliou Mahamar Touré rappelle la terreur commise par les islamistes à l’époque de leur règne sur la principale ville du nord. C’est lui qui ordonnait la plupart des sentences contre les habitants, qui allaient des coups de fouet, aux amputations de mains, de pieds, ou la lapidation. Il régnait lorsque le journaliste-animateur Malick Aliou Maïga de la radio Aadar Koïma de Gao, a été enlevé, sauvagement battu en dehors de la ville, et laissé pour mort devant l’hôpital par les islamistes.
Son tort était d’avoir osé une émission pour dénoncer ceux qui fouettaient et coupaient les mains et les pieds au nom de la charia. Des femmes et des hommes accusés de violer la charia, la loi islamique (fumer, boire de l’alcool, ne pas porter le voile pour les femmes, être avec une femme sans lien de mariage) étaient passés à tabac ou amputés, si ce n’était pas la lapidation. Selon certains témoins, le Commissaire de la police islamique Aliou Mahamar Touré a lui-même coupé la main de personnes accusées de vol.
Les parents d’un jeune homme dont l’ex-commissaire avait lui-même coupé la main ont décidé de porter plainte et de se constituer parties civiles. Une association de défense des droits de l’homme a déjà déposé plainte contre lui, alors que l’ancienne grande figure du Mujao à Gao, arrivé sous bonne escorte à Bamako, a commencé à parler, à faire des révélations.
On sait déjà grâce à lui que peu avant l’intervention franco-africaine au nord du Mali, les jihadistes s’étaient préparés à fuir les villes. Ils avaient acheté de nombreuses motos, cachées dans des hameaux, pour circuler plus discrètement.
Lorsqu’il a annoncé son arrestation, le gouvernement a qualifié Aliou Mahamar Touré de » terroriste « . Si l’instruction retient ce terme, l’homme passera rapidement devant la cour d’assises. Et le parquet doit requérir la peine la plus lourde possible pour dissuader avec la fermeté requise toute velléité de sympathie vis-à-vis de pareils lugubres individus, dont, faut-il le rappeler, des médecins assermentés ont certifié le parfait état de santé.
Au-delà de cette arrestation, c’est toute la capacité répressive de l’Etat malien qui doit se mettre en branle contre cet individu de la pire espèce. Le Gouvernement malien à travers le ministère de la justice doit afficher sa désapprobation face à la pratique de la charia que certains écervelés ont essayé de mettre en œuvre sur ces terres hospitalières et de tolérance du Maliba.
Et le président de la République, qui ne cesse de marteler à diverses occasions « plus jamais ça« , doit donner un signe hautement dissuasif à l’égard de tous les bords intégristes qui écument le vaste territoire national.
D’abord parce que ce criminel a étalé à la face du monde entier que l’Etat malien était à genou. L’on se rappelle des scènes publiques de lapidations, d’administrations de coups de fouets, d’amputations passées en boucle sur des chaînes de télévision internationales. Toutes ces atrocités, qui sonnaient la révolte de tout le peuple, n’étaient alors suivies que de « communiqués de condamnation » du gouvernement d’alors dirigé par Cheick Modibo Diarra. Ensuite, Aliou Mahamar Touré a causé trop de victimes, fabriqué des handicapés à vie (des amputés, lapidés) pour qu’il paye le prix fort.