Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Républicain N° 4767 du 27/12/2013

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Ali Nouhoum Diallo, « La coordination souhaite, que cette région soit libéré sans faire couler le sang de quelque malien … mais… »
Publié le vendredi 27 decembre 2013  |  Le Républicain


© aBamako.com par Dia
Conférence-débat : " Rôle de la CEDEAO dans la gestion de la crise politique et sécuritaire au Mali"
Bamako, le 09 Novembre 2013. A l`occasion de la célébration de son 23 ème anniversaire, l’Association "Alliance pour la démocratie au Mali" (A.DE.MA) a tenu ce jour, une conférence-débat sur le thème : " Rôle de la CEDEAO dans la gestion de la crise politique et sécuritaire au Mali". c`était à la maison de la presse, et a été animée par Monsieur Toure Cheaka Aboudou, Représentant résident de la CEDEAO au Mali . Photo: Pr. Ali Nouhoum Diallo, ex president de l`Assemblee Nationale


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Vous organisez une marche dimanche le 29 décembre prochain. Quel en est l’objet ?
Nous organisons une marche le dimanche 29 décembre 2013 pour commémorer la marche unitaire du 30 décembre 1990 qui avait été le point de départ vers l’insurrection populaire qui a abouti au 26 mars 1991 et à la fin de la dictature militaire. Cette commémoration se fait dans un contexte vraiment particulier. Notre pays a été occupé pratiquement pendant un an du 17 janvier 2012 et le 11 janvier 2013 a marqué le début de la libération. Notre pays a pu être libéré grâce au soutien rarement vu, de la communauté internationale, à une cause d’un des Etats des Nations unies …

C’est pour montrer au monde entier, que le président Ibrahim Boubacar Kéita, en allant en Europe pour dire qu’il ne négociera pas avec des hommes en arme, qu’il ne pourra négocier l’intégrité du territoire national, s’engager dans une autonomie, dans un statut particulier à fortiori s’engager dans une indépendance quelconque d’une des régions du Mali ; c’est affirmer au monde entier que le président Ibk ne faisait qu’exprimer la volonté de tout le peuple malien. Que nous entendons de cette marche que le monde entier voit que le peuple malien dans sa diversité est opposé au fait qu’il y ait là une minorité de rebelles irrédentistes qui s’opposent à l’exercice de la souveraineté pleine entière du Mali dans l’Adar des Ifogas.

Quel sera l’itinéraire de la marche ?

Tous les marcheurs sont conviés à se retrouver à la place de l’indépendance à 8 heures 30. Et les organisateurs espèrent que la marche démarrera à 9 heures pour aller remettre la déclaration de la coordination malienne des organisations démocratiques au Premier ministre ou à tout ministre qu’il voudra bien désigner.

Quelle est votre option pour libérer Kidal ? Il y a le dialogue et l’option militaire, ou allez-vous laisser le choix au gouvernement ?

L’ensemble de la coordination souhaite, bien sûr, que cette région soit libérée, sans faire couler le sang de quelque malien que se soit, qu’il soit blanc ou noir. Mais, il est évident que si malgré tous les efforts pour faire comprendre à la minorité irrédentiste qu’il est temps qu’elle comprenne qu’elle est composée aussi de citoyens maliens et qu’il ne peut y avoir des lois spéciales pour certains maliens, qu’il est bon, comme on leur demande, de déposer leurs armes et se faire élire par les citoyens de l’Adrar, de venir soit dans les rencontres intercommunautaires, soit autour des tables mais tous les citoyens maliens étant désarmés.

Mais, s’ils ne peuvent accepter ça, on a que deux choix : soit on dit, on ne veut pas de guerre, ou notre armée n’est pas etc…, on leur laisse le territoire. Ou bien on dit que ce territoire est partie intégrante du Mali et on dit il faut la récupérer. Là on sera réduite à la guerre.
Le Mali, les rebelles et la communauté internationale ont signé un accord. Est-ce qu’il n’y a pas lieu d’amener la communauté internationale à appliquer cet accord ?

Bon, nous souhaiterions que la communauté internationale se mette à appliquer toutes les dispositions pertinentes de l’accord du 18 juin : l’intégrité du territoire, l’indépendance et la forme républicaine et laïque de l’Etat ne sont pas négociables. Que la rébellion reconnaisse son appartenance à la nation malienne et le fait qu’elle est composée de citoyens maliens. Si la communauté internationale elle-même, arrive à imposer cela, à faire appliquer cela sans que coule une goutte sang de Maliens blancs ou noirs, la coordination malienne des organisations démocratiques (Comode), ne peuvent que se saluer ses efforts. Mais, ce qu’on constate aujourd’hui malgré tout ce que la communauté internationale a dit concernant l’intégrité territoriale, sur la souveraineté du Mali sur toute l’étendue de son territoire, on constate que les rebelles refusent de déposer les armes, qu’ils circulent librement dans l’espace de l’Adrar des Ifogas pendant que, c’est notre armée qui est cantonnée. Or, le rêve de tous les Maliens est que certains domaines régaliens de l’Etat : la défense, les affaires étrangères, la monnaie et la justice soient entre les mains de l’Etat central, quel que soit le degré de décentralisation. Il n’ya aucune raison que les forces armées maliennes, multiethniques, multiraciales ne soient pas à Tinzawatin, Tighargare et dans les bases que la guerre a occupées. Ce sont des forces armées maliennes.

On a pu me faire dire que je regrettais d’avoir été avec l’équipe qui a signé les accords. Vous savez quand on signe des accords, vingt ans après, on est obligé d’évaluer les conséquences de ses signatures et la pratique qu’on a faite de ces accords. C’est que petit à petit, l’Etat malien par respect de ces accords a quitté complètement une partie de son territoire. Cet aspect, à mon avis, que les Maliens ont signé pour éviter des effusions de sang, donner le temps à la communauté internationale de comprendre où se trouve la bonne volonté et la mauvaise foi ; il apparait clairement aujourd’hui que ces accords sont devenus aujourd’hui une camisole de force pour l’Etat malien au bénéfice de la rébellion.

Vous parlez des accords, de quels accords faites-vous allusion ?
Que se soit l’accord de Tamanrasset, du pacte national ou du 18 juin. Tous ces accords ont inscrit dans les dispositions que l’armée malienne doit se dégager des zones du nord.

Pourtant l’accord du 18 juin indique que l’armée malienne doit se redéployer dans la région de Kidal ?
Alors tant mieux.

Quel appel avez-vous à lancer à l’adresse des Maliens ?

Pour cette marche commémorative, je demande aux Maliens de faire en sorte que cette marche soit pacifique, responsable et qu’elle n’offense aucune composante de la nation malienne, qu’elle soit comprise comme l’expression de la volonté du peuple malien, de récupérer une partie de son territoire qu’il ne gouverne plus.

Et l’appel, c’est que le haut Conseil pour l’unité de l’Adrar des Ifogas, présidé par le vénérable et notre père Intalla Ag Attaher Ag Ili ; je lance un appel au patriarche pour qu’il ramène à la raison tous les rebelles de l’Adrar qu’il contrôle. C’est que 1960 à nos jours, tous les rebellions du Mali sont partis de là. Donc, le temps est venu que le patriarche, ses enfants et tous ceux qui, jusqu’ici ont pris les armes contre leur patrie, comprennent que tous les Maliens espèrent qu’ils se comporteront en citoyens et en citoyens qui ne seront pas au dessus de la loi. Et que tous les citoyens maliens sont égaux devant la loi.

Propos recueillis par Youssouf Kéita
B. Daou

 Commentaires