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Interview exclusive du lieutenant Amadou Konaré / Konaré rompt le silence: «Rien ne m’oppose au Capitaine Sanogo»
Publié le lundi 16 juillet 2012   |  La Depeche


Investiture
© aBamako.com par sa
Investiture du président par intérim Dioncounda Traoré
Jeudi 12 avril. Bamako. CICB. Lieutenant Konaré, porte-parole du CNRDRE.


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Dans une interview exclusive qu’il nous a accordé dans ses bureaux à Kati, le numéro 2 de la junte du 22 Mars, le lieutenant Amadou Konaré, évoque ses relations avec le capitaine Sanogo, la situation du nord, l’avenir du CNRDRE, la CEDEAO et l’Accord Cadre….Lisez plutôt !

Votre « vous » se rapporte j’imagine au CNRDRE qui vous le savez se trouve dans une phase de mutation. Dans tous les cas ce n’est pas la qualité d’une armée d’être bavarde. Nous continuons à faire face à nos responsabilités sans tambour ni trompette conformément au développement et aux conclusions de l’accord cadre sans pression aucune. Tout notre intérêt se focalise sur la mise en place du comité de suivi des reformes des forces de défense et de sécurité.

Le peuple malien a toujours compté sur son armée pour sauvegarder l’intégrité territoriale du Mali. Avez-vous les moyens de consoler les maliens ?

Ce serait dramatique que le peuple désespère de son armée. Depuis les évènements du 22 mars on a vu la forte mobilisation et le soutien populaire des Maliens à leurs soldats. Mais nous avons affronté une profonde crise institutionnelle en plus des dysfonctionnements de l’outil de défense. Et depuis nous sommes à la tache tous les jours sans répits afin d’assurer les conditions d’honorer notre engagement de rétablissement total de l’intégrité territoriale. Nous comprenons parfaitement les impatiences, mais nous avons plus d’ennemis que vous ne le soupçonniez, toute chose qui demande un travail en profondeur et dans la discrétion absolue.

Face à la pression internationale qui pèse sur vous, quelle alternative avez-vous ?

Je pense que cette question n’est plus d’actualité dans la mesure où nous nous sommes jusqu’ici conformés aux termes des accords conclus avec la CEDEAO et qu’aujourd’hui c’est bien le gouvernement de transition qui est à l’œuvre et qui gère la destinée du pays. Et nous n’intervenons nullement dans sa gestion.

Etes-vous en harmonie avec la troupe ?

Votre question m’étonne car c’est « nous » la troupe et nous nous entendons parfaitement. La confiance règne et le commandement est respecté dans la discipline. Et c’est cela l’armée.

Quel sera le sort des militaires arrêtés lors des événements du 30 ?

La réponseà cette question revient au gouvernement notamment au ministre de la justice et aux juridictions compétentes. Nous avons été à l’origine des arrestations dans le contexte que vous savez. Il ne s’agit pas d’une « chasse aux sorcières ». Lesdétenus ont des droits, à mon savoir ils sont et seront respectés. Mais chacun doit répondre de ses actes.

Etes-vous en contact avec le président par intérim ?

A quel titre ?

Le slogan « tolérance zéro » est-il mort ?

C’est aux maliens de répondre à cette question.

Beaucoup de choses se racontent autour de vos relations avec le capitaine Aya Sanogo, qu’en est-il ?

Mes relations avec Sanogo sont excellentes. Au-delà du fait que nous sommes promotionnaires, nous avons d’autres relations plus sacrées. Je vous comprends, au début, les gens ont voulu brouiller mes relations avec lui mais ils ont perdu leur temps. Aya est mon officier et dans l’armée ce sont des choses très sacrées. Avec le capitaine, nous avons un pacte sacré pour la vie.

Rassurez vous rien ne m’oppose au capitaine Sanogo.

Avez-vous une vie normale ?

On ne peut pas faire ce que nous avons fait le 22 mars et prétendre avoir une vie normale. Nous travaillons de jour comme de nuit, parce qu’avant tout, il s’agit du Pays. C’est vrai, nos familles en souffrent mais que voulez vous. Un militaire est un militaire. Il doit se sacrifier pour son pays.

Propos recueillis par Abdoulaye Niangaly

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