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Nouvel an 2014 : Discours à la Nation de SEM Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République, Chef de l’Etat
Publié le mardi 31 decembre 2013  |  Présidence


© aBamako.com par Dia
Réconciliation Nationale: Cérémonie d`Ouverture des Assises Nationales sur le Nord
Bamako, du 1er au 02 Novembre 2013. Dans le cadre de Faire connaître et de partager les préoccupations et les attentes du peuple malien sur la voie de la recherche d`une paix durable, juste et inclusive à travers le pays; SEM. Ibrahima Boubacar Keita, Président de la République du Mali a initié les « Assises Nationales sur le Nord ». Il a présidé leur ouverture ce matin au CICB, sous l`égide du Ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord, M. Cheick Oumar DIARRAH . Photo: SEM. Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali


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Chers Compatriotes,
Chers Hôtes du Mali,
Chers Amis du Mali,

L’année 2014 s’annonce.
C’est la preuve des limites humaines, mais heureusement le signe de la
toute-puissance divine.
Qu’il vous plaise que je prenne le temps de louer ce Tout-Puissant,
qui m’accorde encore ce soir un autre privilège, celui de présenter
mes premiers vœux de santé et succès à la Nation, à l’occasion de la
nouvelle année :

- à chacune d’entre vous, à chacun d’entre vous, concitoyens de
l’intérieur comme à l’extérieur,
- à vous hôtes du Mali qui nous faites l’honneur de vivre parmi nous,
- et bien sûr, à vous aussi amis et partenaires attentifs et
solidaires de notre pays.

A celles et ceux d’entre nous qui viennent de perdre un être cher,
j’adresse mes condoléances les plus sincères.
A celles et ceux qui sont malades, je souhaite un prompt rétablissement.
Paix et quiétude dans tous les foyers. Paix sur le Mali. Paix sur
l’Afrique. Paix sur le monde.

Chers compatriotes,

Je ne vous cacherai pas que je suis un président fier ;
Un président fier de son peuple ;
De ce peuple resté dans son champ, pour cultiver en dépit des tensions du pays ;
De ce peuple, qui a continué à faire paître ses animaux, malgré les
dangers ambiants ;
De ce peuple, dont les négociants se sont battus aux cordons douaniers
pour continuer à ravitailler le pays, malgré la crise.
Je suis le président fier de ces femmes sous le soleil des marchés,
dans les corvées du ménage, ces mères qui donnent et entretiennent la
vie ;
Président encore plus fier, en cette fin de décembre 2013, pour son
pays libéré qui renoue avec l’espoir, et qui se met debout pour être à
la hauteur des autres, d’un pas mesuré, mais d’un pas assuré.

Oui, je suis ce président fier, quoique conscient des défis à encore
relever pour la stabilité et le progrès du pays.
Au demeurant, qui ne saurait apprécier à sa juste valeur ces temps
d’espoir, j’allais dire d’espérance, comparés à la réalité déprimante
et au moral atteint du pays, il y a tout juste un an ?

Car l’an dernier au même moment, les trois-quarts du pays étaient aux
mains de forces barbares, djihadistes, et de groupuscules
irrédentistes, qui ont levé le glaive contre un pays de paix, d’amour
et de tolérance.
Ces envahisseurs n’ont pas reculé devant le viol, les amputations, les
flagellations, les lapidations, le vandalisme, les exécutions.

A Gao, Tombouctou, Kidal, Douentza, Ansongo et Konna, des familles
honorables et paisibles ont été humiliées par de prétendus musulmans
qui ont contraint par la kalachnikov, au lieu de laisser le Coran
convaincre, comme cela a toujours été le cas dans ce pays lucide.

Des centaines de milliers de nos compatriotes du Nord, Touareg,
Arabes, Songhoi, furent forcés à l’exil. Beaucoup de nos parents
subissent encore les conséquences de l’occupation djihadiste de nos
régions du nord.
Ce soir, plus que jamais, alors que 2013 s’achève, portant en
filigrane de meilleurs lendemains pour notre pays, il est encore plus
significatif de réitérer notre gratitude, en mon nom propre mais aussi
au nom de la nation malienne, à l’ensemble de tous ceux qui ont
contribué à libérer et à soulager notre peuple.

Mon aîné Dioncounda Traoré a été le capitaine imperturbable d’un
bateau qui fut ivre par moments. Il nous a conduits à bon port, au
mépris de sa vie, mais pour cet amour qui ne l’a jamais quitté, celui
du Mali.
La patrie t’en sera toujours reconnaissante, cher aîné, et puisse
Allah t’accorder santé et longévité.

François Hollande, président de la République française, n’a pas
hésité un seul instant à engager la vie des soldats français, et les
moyens de la France, pour l’épique bataille de la libération du Mali.
Le Mali se souviendra toujours de la fraternité réinventée, de
François Hollande, du sacrifice de Damien Boiteux et de ses
compagnons, ainsi que celui de la glorieuse mission « Serval ».

Idriss Deby Itno, sans être de la Région Ouest africaine, mérite nos
ovations debout, nos standing ovations, notre très grande
reconnaissance.
Du Tchad, pays de Toumaî ancêtre de l’humanité, il a su donner, avec
générosité une leçon d’humanité et de solidarité à travers une armée
intrépide et aguerrie.
Les hauts faits de cette armée feront encore longtemps la chronique de
l’Adrar des Ifhoghas. Merci Président Déby. Merci cher frère et ami.

Au nom de la CEDEAO et parce que président de la Côte d’Ivoire,
Alassane Ouattara est aussi soucieux du Mali par la force de la
géographie et de l’Histoire. Aussi, l’aîné valeureux a-t-il veillé sur
le Mali, plaidé pour le Mali et obtenu pour le Mali une solidarité
sans précédent. Que Dieu le préserve et le couvre de sa grâce à son
tour !

C’est le lieu de savoir gré au président du Faso, Blaise COMPAORE pour
tous les efforts dans la mission à lui confiée par la CEDEAO.

Nous avons vu l’Algérie à nos cotés dès le début de l’acharnement des
groupes hostiles à notre république « Ni autonomie, ni indépendance »,
dit avec clarté et engagement constant, a toujours été la position
sans ambiguïté de nos frères algériens. Cela nous été dit de façon
claire et nette, d’abord par notre frère le Ministre Messahel, ensuite
par tous les dirigeants algériens rencontrés.
Il est vrai que nos relations furent fondées dans la solidarité de combat.
L’Algérie combattante s’est toujours félicitée du soutien
inconditionnel du Mali de Modibo KEITA. C’est le temps ou l’homme de
Gao Abdel Aziz BOUTEFLIKA coordonnait avec son frère, feu notre oncle
Bakara DIALLO, l’appui du Mali et des pays amis en direction du front
algérien.

Notre souci de relations de nouveau excellentes entre nos frères est
d’intérêt général avéré. Qu’Allah nous accompagne !
Le Mali sera toujours un pays d’honneur, de dignité et de gratitude.
C’est le lieu de remercier également tous les pays amis frères, venus
sous aider dans la tragédie que nous avons traversée.

Ensuite, chers compatriotes, ce 19 septembre, le monde entier, mû par
l’estime du Mali, la confiance en le Mali, s’est donné rendez-vous à
Bamako pour célébrer l’investiture du troisième président malien
démocratiquement élu que je suis, par la volonté de Dieu et de vous
peuple du Mali.

En cette occasion, notre pays a eu droit à une visite historique :
celle du Roi Mohamed VI, cinquante ans après la visite de son père, le
regretté Hassan II, et de mémoire de Marocain, première participation
d’un souverain chérifien à l’investiture d’un chef d’Etat.
Le Roi est resté quatre nuits et cinq jours. Il a prié avec nous. Il a
visité nos chaumières, pensé à nos malades en venant chez nous avec un
hôpital de campagne, dont la fin de mission engendre aujourd’hui de
grandes manifestations de protestation populaire, signe on ne plus
clair de la qualité des services rendus.
Et tout cela, après plusieurs gestes humanitaires et un appui
politique constant à la cause malienne au sein du Conseil de Sécurité
des Nations-Unies, alors sous présidence marocaine.

Toujours au cours de cette visite, sa Majesté Mohamed VI a octroyé
cinq cent bourses pour la formation de nos imams à un Islam de
tolérance et d’amour qui n’exclut ni la profondeur, ni la sincérité.
Il n’est pas venu pour poursuivre la coopération. Il est venu pour
traduire en actes le culte de la fraternité.
Le Mali ne l’oubliera jamais.

Chers compatriotes,
Hôtes et amis du Mali,

Je suis venu trouver un Mali à genou. Un Mali dont l’autorité de
l’Etat a été considérablement affaiblie, minée par des années de
mauvaise gouvernance. Un Mali dont les caisses étaient vides, nous
laissant peu de marges de manœuvre budgétaires pour entreprendre tout
de suite les formidables progrès auxquels notre peuple aspire.
L’Etat de nos forces de défense et de sécurité n’était pas non plus à
hauteur de souhait, vous le savez. Les responsabilités en seront
situées Incha’Allah ! Pour que notre pays ne connaisse plus jamais
pareille humiliation !

Pour le Mali, la priorité était de recoudre notre tissu social, lardé,
déchiré, abîmé par des mois de crise, pour réconcilier notre Nation.
C’est pourquoi, j’ai dit, dès l’entame de mon mandat, que la première
phase de mon action sera consacrée au redressement. Nous y sommes
encore. C’est le temps de la normalisation, le temps du rétablissement
d'un Mali fort et stable. C’est le cap que j’ai fixé au Premier
ministre, Oumar Tatam Ly et à son équipe : rétablir l’honneur du Mali.

Tous les chantiers de ce redressement ont été entamés. De
l'organisation des législatives, au renforcement de la capacité
institutionnelle de l'Etat, en passant par le chantier de la
réconciliation nationale, la réforme de l’armée, le rétablissement de
l’autorité de l’Etat, de la justice, le plan de réformes économiques
et sociales, ou encore la reprise de la relation avec les bailleurs et
les investisseurs, et le retour de la voix du Mali sur la scène
internationale. Merci au Président Barack OBAMA pour le retour du Mali
dans l’AGOA. Merci à Mme l’Ambassadeur Beth LEONARD pour la part prise
dans cette heureuse décision.

Le Premier ministre, un homme discret, loyal, travailleur et
compétent, vous l’avez suivi lorsque le gouvernement est venu me
présenter ses vœux, a fait un bilan exhaustif de ce qui a été réalisé.

Je ne reviendrai pas sur ces réalisations, laissant le peuple juge de
ce qui est fait, et dont on peut être fier, dont tout malien objectif
et sincèrement soucieux de ce pays peut être fier.

Maliennes, Maliens,
Mon action s’inscrit dans la durée, car le Mali revient de loin. Les
chantiers sont longs et fastidieux, et il faut un certain temps pour
changer le quotidien.
Je comprends donc votre impatience légitime. Elle est légitime. Notre
peuple a trop longtemps attendu son rendez-vous avec le progrès.
C’est pourquoi, en 2014, j’entamerai la seconde phase de mon mandat,
qui sera une phase plus axée sur le redressement et le développement
économique, pour le bonheur des maliens. C’est le cap que j’ai fixé,
c’est le cap que nous tiendrons Inch’Allah.

Cela a déjà commencé. Le 17 décembre 2013, nous avons donné, avec les
Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation de Mise en Valeur du
Fleuve Sénégal (OMVS), le premier coup de pioche des travaux de
construction du barrage hydroélectrique de Gouina.
Le même jour, nous avons inauguré celui de Félou. C’était un moment
grandiose, et je suis honoré d’être au nom de la continuité de l’Etat,
celui qui à coupé le ruban, côté malien.

A ce niveau également, je rends grâce à Dieu tout puissant et Miséricordieux.
J’ai promis des emplois à notre jeunesse. Le gouvernement, à pied
d’œuvre, a lancé un vaste chantier de recrutement de plusieurs
milliers de volontaires qui seront demain, mieux armés pour le marché
du travail.

Le logement, la santé, l’école, les routes, l’eau, l’électricité,
l’hygiène et surtout le serment de faire de Bamako une ville propre
sont autant de chantiers prioritaires à fort besoin de ressources
humaines.

Je suis conscient des quatre défis que doit relever le Mali pour être
compétitif :

- le défi de la transition démocratique,
- le défi de la transition démographique,
- le défi de la transition économique,
- le défi de la transition culturelle.

Le défi de la transition démocratique appelle une introspection
profonde sur l’effondrement de l’Etat, il y a juste deux ans, et de
nombre de nos valeurs.
Il s’agit de faire un audit des faiblesses qui doivent être corrigées
pour éviter la réédition d’humiliations nationales, à la dimension de
celles que nous avons tristement subies durant ces deux années noires.
Dans cette optique, la première infrastructure, avant les routes et
les logements, c’est la gouvernance, donc un Etat fort, un Etat juste,
qui exalte le mérite et sanctionne la faute.

Un appareil judiciaire de qualité est dès lors indispensable.
Il s’agit d’une justice qui ne discrimine pas, devant laquelle les
Maliens sont égaux, et qui ne dira que le droit.
Et si nous voulons une démocratie sincère et durable, alors il nous
faudra d’abord être sincères et intègres nous-mêmes vis-à-vis des
ressources et des opportunités de l’Etat.

C’est pourquoi, au risque d’en faire une rengaine, j’insiste sur la
gestion rigoureuse de nos deniers, ceux que l’Etat génère auprès du
contribuable malien bien sûr, mais aussi l’aide que la communauté
internationale met à notre disposition grâce aux sacrifices de ses
propres contribuables.

La gestion rigoureuse de nos ressources passe par le contrôle de la
corruption sur deux fronts : la lutte contre l’impunité et les
réformes systémiques.
Pour ce qui est des mesures systémiques, j’ai demandé au Premier
ministre de tout entreprendre pour que notre administration puisse
bénéficier de l’accompagnement approprié.

Oui, je dis et redis que l’argent des Maliens est sacré et qu’il faut
désormais l’utiliser à bon escient.
C’est pourquoi, je décrète l’année 2014, année de la lutte contre la
corruption. Un combat dans lequel je demande à chaque malienne, chaque
malien, de s’engager avec moi.
Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat,
Incha’Allah.
Je suis conscient que les familles souffrent, que les salaires sont
dérisoires, et que tout ceci ne contribue pas à prévenir la
corruption.
Tout ce qui sera en notre pouvoir de faire pour augmenter les revenus
le sera, c’est mon rôle et ce sera ma fierté.

Les hommes et les femmes du gouvernement cesseront, croyez-moi, d’être
à leur place, le jour où ils ne travailleront plus à un Mali qui
arrive à nourrir ses enfants, à les éduquer convenablement, à les
employer, bref à les encadrer dans un environnement hautement
concurrentiel où les pays qui n’anticiperont pas resteront sur le
quai.

Toutefois, il faut accepter alors que pour le bien-être de demain,
celui de nos enfants donc, nous acceptions de donner plus à la patrie.
Le Mali d’abord ! C’est ma philosophie, c’est notre salut.

La transition démographique, de tous les défis, est celui le plus pressant.
Notre population est jeune et elle croît.
Ses besoins croissent de manière inversement proportionnelle aux
moyens de l’Etat.

En même temps, il n’y a pas d’avenir pour nous si le formidable
capital qu’est cette jeunesse reste une contrainte, au lieu d’être un
atout.
Pour tout dire, je veux pour demain des écoles de bon niveau, une
couverture sanitaire de qualité, un cadre de vie décent, et des
chances égales devant des opportunités accrues.

La transformation qualitative de notre société, qui est notre mission
de génération, à nous les aînés, passe par une bonne gestion de la
transition économique.
Si notre artisanat n’est pas bien fini, il ne produira pas de valeur
ajoutée. Si nos produits n’obéissent pas aux normes de qualité, ils
resteront de consommation locale. Hélas ! Nous ne profiterons que
petitement des avantages de l’AGOA.

S’il n’y a pas d’investissement massif dans l’industrie, nous
resterons un marché pour d’autres.
Si nous ne créons pas un secteur des services performant, nous nous
priverons des forces de progrès que sont les couches moyennes.
C’est pourquoi, j’ai demandé au gouvernement d’utiliser toutes nos
potentialités pour qu’ici et maintenant les conditions de l’émergence
soient créées.
Mais nous pouvons, et devons aller plus vite et surtout il faut rendre
irréversible l’ascension de ce pays qui nous a tant donné et qui a
été, hier, l’une des nations-phares et civilisatrices du monde.
Notre potentiel agricole, pastoral, halieutique, minier, notre génie
propre et notre combativité nous rendent parfaitement éligible à
tendre vers l’excellence recherchée.
Là-dessus, je fonde un grand espoir dans l’anticipation, la
planification, la prospective, auxquelles pour la première fois dans
notre histoire, un Ministère est dédié.

Mes chers compatriotes,
Amis et hôtes du Mali,
Vous le savez. Si notre pays a été libéré, il reste, outre celui de la
lutte contre l’impunité, trois autres fronts sur lesquels il nous faut
nous battre.
Le premier est celui d’une armée républicaine, parfaitement entraînée
et équipée pour répondre aux menaces sécuritaires traditionnelles
ainsi qu’aux nouvelles.
La formation d’une telle armée est en cours, grâce à l’assistance de
la communauté internationale que je ne remercierai jamais assez,
notamment, l’Union Européenne, pour l’EUTM (l’Europeen Union Training
Mission).
L’autre front, est celui du retour total et définitif du contrôle de
l’Etat sur l’ensemble du territoire.

Je lance un appel aux mouvements rebelles signataires de l’accord du
18 juin pour la stricte observance des dispositions de cet accord, où
le cantonnement effectif et mesurable des combattants entre dans la
stratégie du désarmement que demande l’Etat malien et qui est
désormais condition sine qua non.
Il est totalement absurde et surement contre productif de vouloir me
faire l’ennemi de telle ou telle communauté. Mon passé conforte mon
présent.

J’ai partagé les nuits claires de Gao, Bourem, Ansongo, Tombouctou,
Kidal, d’Ersann et Salam.
J’ai dormi dans les campements et pris le lait de chamelle à la lueur
du feu de bois par les rudes froids de cette belle partie de notre
pays.
J’ai écouté les riziculteurs et les vachers du Tilemsi, les chevriers
et les chameliers de l’Adrar.
J’ai travaillé avec eux et pour eux.

Par ailleurs, je sais que parmi ceux qui se sont battus hier contre
les projets d’Etat Touareg au Sahel, il y a des Kel Tamasheq dont le
patriarche El Mehdi, revenu aujourd’hui à Bamako chez lui, après des
mois d’exil. Qu’il en soit loué et que l’année nouvelle lui apporte
succès et santé!
De la même manière, je sais que l’écrasante majorité de nos
compatriotes Kel Tamacheq aujourd’hui forcés à un exil qui nous est
pénible, sont républicains et Maliens.
C’est pour eux justement que nous devons accélérer la normalisation de
notre septentrion.

Je veux la paix. Je désire ardemment la paix car je désire consacrer
l’essentiel à construire et à développer au profit de tous et de
toutes les communautés du Mali
Je ne veux que la paix. Rien que la paix, dans toutes les régions du
Mali, dans toutes les communes du Mali qui doivent prendre le contrôle
de leur développement dans un Etat qui ne sera plus, jacobin,
centralisateur, mais distributeur et régulateur.
C’est la décentralisation, accompagnée d’une réelle dévolution de
certaines compétences et ressources jadis aux mains de l’Etat, et
impliquant une nouvelle forme de gouvernance territoriale, qui
constitue la réponse à la demande d’une autre forme d’Etat tel
qu’observable ailleurs.
Le Mali est dans cette réforme depuis 1992. Il la continuera. Et je
m’engage à la porter à son seuil d’irréversibilité.

Le dernier front est celui de la politique extérieure du Mali. Notre
pays s’est en effet trouvé propulsé a l’avant scène internationale.
Sans l’avoir cherché. Sans même l’avoir voulu. Et hélas, pas de la
meilleure des manières.
Il s’y est retrouvé, en quête quasi désespérée d’assistance mondiale,
en nation vivant les affres d’un effondrement apparemment brutal de
son Etat, Etat en réalité vermoulu depuis plus d’une décennie.

Qu’on était loin du Mali rayonnant dans le monde, au point d’avoir
abrité la naissance des principaux mouvements d’émancipation africaine
! Qu’on était loin du Mali de Modibo Keïta, et d’Alpha Oumar Konaré.

Il est donc d’importance avérée que, parallèlement à la restauration
de l’Etat et de son autorité, le Mali retrouve ses lustres d’antan sur
la scène internationale. Il importe que notre diplomatie revienne au
niveau où l’avaient hissé Modibo Keita, Ousmane Ba son ministre des
Affaires Etrangères dont la voix ainsi que celles d’Alex Quaison
SACKEY, Abdul Aziz Bouteflika aux Nations Unies ravissaient les pays
d’Afrique et du Tiers Monde.

Ce niveau qui permit au Mali de réussir là où avaient montré leurs
limites, l’Ethiopie de l’Empereur Haïle Selassié, ou même l’Egypte de
Gamal Abdel Nasser ; Qui permit ainsi au Mali de réussir la prouesse
de mettre fin à l’absurde guerre des sables opposant alors les Etats
de deux peuples, qu’en réalité tout unissait et que tout unit encore
de nos jours, de deux peuples, frères, et frères du peuple malien, au
même titre. Je veux parler des peuples algérien et marocain.

C’est ici, en effet, à Bamako, que Sa Majesté feu Le Roi Hassan II et
feu le Président Ahmed Ben Bella scellèrent la paix qui mit fin à
cette guerre fratricide.
Mieux, sur le terrain, ce fut à deux officiers maliens, Léon Sangaré
et Sékou Doumbia, que revint l’honneur de brandir les deux drapeaux
blancs à partir des lignes belligérantes et de se retrouver en ligne
médiane, pour les échanger, signifiant ainsi le cessez le feu. Il est
souhaitable que cette belle fraternité imprègne de nouveau nos
relations avec ces deux pays frères et entre eux.

Mes chers compatriotes,
Le Mali est bel et bien de retour. Notre récente tournée européenne
nous aura permis d’en faire l’agréable constat. Paris, Bruxelles,
Strasbourg et Berlin furent autant d’étapes importantes où des
relations nouvelles, de qualité réelle furent remises au gout du jour,
telle la rencontre avec Mme MERKEL.

Paris fut une confirmation de l’amitié française singulièrement de nos
relations avec le Président Hollande. Ce climat n’a surement pas été
indifférent au choix de notre pays qui sort à peine d’une crise
exceptionnelle, pour abriter la prochaine rencontre Afrique-France
2016. Honneur redoutable dont nous devrons faire la preuve du mérite.
Sa préparation commence dès notre désignation. Une équipe ad hoc sera
mise en place pour l’organisation de cette importante rencontre dans
les tout prochains jours, Incha’Allah.

Mes chers compatriotes,
Je sais ce souvenir vivace dans vos esprits.
Pour terminer, je me tourne vers notre jeunesse pour lui dire : bonne
année et bonne santé.

Vous les jeunes qui sortirez bientôt pour réveillonner, roulez
prudemment ! Evitez les accidents ! De grâce portez des casques avant
d’enfourchez vos motocyclettes. De grâce abstenez-vous de jouer avec
les pétards. Ce faisant, vous mettez vos vies et celles d’autres en
danger. Donc !

Le Mali a besoin de vous.
Il a besoin de chacun de ses enfants.

Que Dieu nous donne un Mali prospère et stable dans une Afrique unie
et solidaire!
Dieu protège et veille sur le Mali et l’Afrique dans un monde
solidaire en humanité!
Et que 2014 soit l’année de tous les accomplissements !

Vive la République !
Vive le Mali !

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