Il n’a échappé à personne, l’abondance des pluies sur l’ensemble du territoire et ceci sans l’intervention des petits avions soit disant pour les provoquer. Une opération montée de toutes pièces pour vider les caisses de l’Etat.
Ahmed Diané Séméga, le riche et fringuant ministre de l’Equipement sous Att, et son boss (tous deux planqués à Dakar) avaient créé une société écran qui avait bénéficié du « deal » pour un montant de 1 milliard 500 millions Fcfa par an, à l’effet de provoquer des pluies sur le territoire du Mali qui enregistre des déficits hydriques importants ces dernières années. Ainsi, ils empochaient 500 millions de bénéfices nets, qui dit mieux, par an, durant toute la durée de l’opération qui s’est étalée sur 5 années, soit une cagnotte totale de 2 milliards 500 millions dans cette gigantesque arnaque à la pluie.
L’année passée a été une année pratiquement sans pluie, malgré que l’opération était en cours. Lorsqu’il pleuvait naturellement, Att s’attribuait le mérite en faisant croire que c’est grace à l’ensemencement des nuages. Et l’Ortm, « la passion du service public » bernait tout ce petit monde en simulant cette opération sur les écrans, en faisant défiler l’image en deux dimensions d’un petit avion sur les nuages pour matérialiser cette opération.
Compte tenu de la gravité de cette supercherie, un audit de cette gigantesque escroquerie à la pluie doit être effectué afin que chacun des intervenants, sur toute la chaîne, réponde de ses responsabilités. Le contraire signifierait que le Mali jette de l’argent par la fenêtre des petits avions qui saignaient le Trésor public à blanc, sans laisser une quelconque trace du délit. Le crime parfait, en somme. Une inspection sur les hauteurs de pluies enregistrées sur cette période de pluies provoquées, comparées à la pluviométrie des années normales, devrait convaincre de cette grande arnaque à la pluie.
La lutte actuelle entre les forces politiques vise pour les uns à couvrir leurs méfaits sous «des averses de pluies» et pour les autres à les mettre à nu. Elle sera rude et sans concession. C’est une lutte à mort.
L’inertie du nouveau vérificateur général a de quoi surprendre dans un pays dans lequel la corruption est la seconde religion. Nous inspirant de Jean de la Fontaine dont nous adaptons l’enseignement à ce cas, nous disons : «Un mal qui appauvrit la nation, mal que le ciel en sa fureur inventa pour enrichir les prédateurs, la corruption puisqu’il faut l’appeler par son nom, capable d’enrichir les auteurs en une opération de pluie provoquée.»
