Après avoir su résister aux effets de la crise multidimensionnelle qui a secoué le pays, l’agence se positionne avec une vigueur nouvelle pour profiter de la normalisation de la situation générale du pays et de la relance économique
L’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) a tenu mardi la 31è session de son conseil d’administration. Les travaux étaient présidés par le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Jean Marie Idrissa Sangaré, qui est le président du conseil d’administration. Ils ont réuni autour du chef du département de la Communication, le directeur général de l’AMAP, Souleymane Drabo, et l’ensemble des administrateurs. Cette session était consacrée au bilan de l’exercice 2012 et aux orientations de 2014.
L’Agence a été naturellement, comme le reste du pays, affectée par les conséquences de la crise multidimensionnelle qui a secoué la nation. Ce qui a fait constater au président du conseil d’administration qu’à l’image du pays, elle est aussi en convalescence. En effet, les deux derniers exercices de la structure ont été caractérisés par des restrictions budgétaires imposés à tous les services publics et une contraction du marché publicitaire à la mesure de la réduction générale de l’activité économique.
Ainsi, après la crise de 2012, le budget 2013 s’est efforcé de rattraper une partie du terrain perdu en termes de ressources propres. Cet effort a été partiellement réussi à travers un progressif redémarrage des affaires, porté principalement par les intenses campagnes de publicité menées par les deux opérateurs de téléphonie.
Le ministre a donné l’assurance que le gouvernement travaille à accentuer ce mieux, en dissipant les inquiétudes, en restaurant la sécurité et la confiance, en promouvant la réconciliation, en asseyant les principes de la bonne gouvernance et en trouvant des ressources pour créer les conditions d’un retour de notre pays au premier plan. La nécessité de réussir ce rebond domine aussi le plan de travail des médias publics et accentue leurs responsabilités dans l’information de la population, l’explication et la mise en perspective des grands enjeux de l’heure.
L’AMAP s’est efforcée de prendre en compte ces exigences lors de l’élaboration de son budget de 2014 qui se chiffre en ressources et en dépenses à 2,6 milliards de Fcfa. Il est en hausse de 5,95% par rapport à celui de l’exercice précédent qui était de 2,5 milliards de Fcfa. Le président du conseil d’administration a noté que cette augmentation valait aussi bien pour la subvention de l’Etat que pour les ressources propres de l’Agence.
Ainsi, la subvention publique incluant 100 millions de Fcfa au titre du Budget spécial d’investissement, s’élève pour l’exercice qui commence à 496,8 millions de Fcfa, en augmentation de 6,89% par rapport à 2013. Mais il reste très inférieur par exemple à la dotation initiale de 2012 qui dépassait les 960 millions de Fcfa.
Quand aux ressources propres de l’Agence, elles s’accroissent de 5,74% par rapport à leur niveau prévu en 2013. Elles devraient ainsi se chiffrer à 2,1 milliards de Fcfa et se rapprocher ainsi des 2,3 milliards de Fcfa visés avant la crise. Il est à noter qu’après le repli de 2012, la courbe des ressources propres confirme son redressement. Ces chiffres, a déduit le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, traduisent la confiance de l’AMAP dans un rebond de l’économie fondé sur une meilleure santé générale du pays.
Si ce budget de 2014 marque la volonté de l’Agence d’échapper au plus vite au marasme post-crise, il s’agit aussi pour elle de renouer avec un dynamisme qui lui permettra d’assurer au mieux sa mission de service public de l’information grâce à la publication régulière des titres dont elle a la charge, le maintien de son réseau de correspondants à travers tout le pays et l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses agents.
Le rôle joué par les correspondants de presse lors de l’occupation des régions du Nord n’a pas échappé au ministre Sangaré qui a indiqué que les mêmes correspondants seront particulièrement sollicités durant la séquence en cours avec les efforts déployés pour la réconciliation et le coup d’accélérateur attendu dans la décentralisation.
Pour faire face à ces défis, l’AMAP a entrepris depuis quelques années de former et d’équiper ses correspondants de presse. Elle s’est ainsi employée à bâtir des représentations régionales et poursuivra cet effort grâce aux 100 millions de Fcfa affectés au titre de BSI 2014.
La volonté de promouvoir la collecte, le traitement et la diffusion de l’information régionale, explique également l’utilisation gratuite de cette information, accordée depuis quelques mois aux journaux de la presse privée nationale. Grace à ce fil de dépêches d’actualité, le grand public a pu par exemple suivre dans nombre de colonnes de la presse bamakoise, les péripéties de la campagne électorale dans toutes les régions du pays, hormis Kidal où l’AMAP attend encore de pouvoir se réinstaller.
Et l’agence entend améliorer ce service au cours de l’année qui vient de commencer. Elle va de ce fait s’attacher à finaliser la numérisation de ses archives depuis l’indépendance pour une mise à disposition sur Internet.
Autre bonne nouvelle : le problème récurrent de l’impression du Quotidien national « L’Essor » doit également trouver une réponse au cours de cette année. L’assurance a été en effet donnée qu’à défaut d’une rotative, une solution palliative, mais de qualité se dessine grâce à l’aide du gouvernement.