Il n’a pas fallu beaucoup de temps aux nouvelles autorités de Bamako pour commencer à « mettre de l’ordre dans la maison » C’est à peine trois mois après leur installation que le pouvoir judiciaire frappe son premier grand coup avec un gros gibier dans ses mailles. On a encore la mémoire fraȋche sur l’arrestation et l’incarcération de l’ex-général Amadou Haya Sanogo, le renverseur de mars 2012. Quelques semaines plus tard, c’est le renversé, un autre général en la personne de l’ancien président Amadou Toumani Touré qui est cette fois-ci visé par la même justice dans une procédure de poursuite pour haute trahison de l’Etat. Qu’est-ce qu’elle va vite ! Diront certains. Plus rien ne sera comme avant ! Répondront d’autres.
Mais quoique diront les uns et les autres de ce nouvel èlan de la justice malienne, force est de reconnaȋtre qu’elle a détourné un temps soit peu l’attention du citoyen lambda toute focalisée sur la situation de Kidal. Oui, l’opinion nationale a été prise au dépourvu par le communiqué du gouvernement faisant état d’une éventuelle inculpation de l’ex-président renversé par le coup d’Etat de 2012 et exilé depuis lors à Dakar, au point oú on se demande si ce n’est un rouleau compresseur qui a été mis en branle pour s’attaquer à l’agréable avant l’utile.
Quelle est la priorité entre ce fameux lavage de la maison et la libération exhaustive et définitive de Kidal ? Telle doit être la question que doivent se poser les morveux inculpables qui se sentiraient déjà dans le collimateur de la justice suite à la magouille déplorée par le Vérificateur Général dans l’affaire de l’attribution de la troisième licence de téléphonie mobile du Mali. Ça doit frémir inévitablement dans les têtes se reconnaissant dans les rouages de la corruption au Mali après que les grappins se soient posés sur le DG de PMU Mali et sur les six magistrats accusés de concussion, de faux et usage de faux.
Avec une centaine de dossiers remis par le Végal à la justice et la déclaration du président IBK selon laquelle l’année 2014 est décrétée année de lutte contre la corruption, il y a de quoi redouter un véritable rouleau compresseur qui tend à primer sur la situation de Kidal.
Androuicha