Pas un mot, pas une déclaration officielle. Réfugié à Dakar depuis le 20 avril, l`ancien président malien, Amadou Toumani Touré, fait profil bas. La situation dans son pays, il la suit de près mais refuse de la commenter.
Il suit avec attention les soubresauts de l`actualité malienne. Les querelles politiciennes qui paralysent Bamako, le contre-coup d`État manqué, la destruction des mausolées de Tombouctou par les islamistes qui occupent la moitié nord du pays, les sommets régionaux... À Dakar, où il a trouvé refuge, l`ancien président Amadou Toumani Touré (ATT) vit encore au rythme de ce pays qui n`a plus voulu de lui, mais refuse de s`exprimer publiquement. Pas un mot, pas une déclaration à la presse depuis qu`il a pris ses quartiers au Plateau. « Au Mali, justifie l`un de ses proches, il est de coutume que les anciens présidents s`astreignent à la plus grande réserve. » Surtout, ses anciens pairs lui ont conseillé de garder le silence pour ne pas aggraver une situation déjà inextricable. « Mais a-t-il vraiment envie de s`en mêler ? s`interroge un diplomate ouest-africain. Ce n`est pas sûr. ATT a vécu une période très difficile, et il cherche avant tout à regagner des forces. »