A quelques jours de l’anniversaire du début de l’Opération Serval, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a pu lever le verre au réveillon du nouvel an, et se féliciter d’avoir libéré le nord du Mali de l’occupation djihadiste.
Mais le dossier lié à la défense et la sécurité reste ouvert et nécessite de sérieuses discussions entre Paris et Bamako. En effet Jean Yves Le Drian retournera à Bamako, le 20 janvier (date de la fête de l’armée), pour la signature d’un accord de défense. Entre Paris et Bamako, il y a bien un pari à gagner : c’est celui de la confiance réciproque. Paris parviendra-t-il à convaincre les Maliens que la présence militaire de la France ne vise qu’à garantir la sécurité au Mali pour mieux l’aider à assurer son développement et non pour appuyer les séparatistes à Kidal ? Et Bamako pourra –t-il s’efforcer dans la poursuite du dialogue et revendiquer de la communauté internationale l’application effective de l’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013 qui l’engage?
Des déclarations peu diplomatiques et des manifestations de rue à Bamako ont sans doute été prises en compte par Paris, qui a décidé d’alléger le dispositif de Serval, en retirant ses soldats de Kidal. Bamako s’est il trompé d’adversaire ?
En tout cas, les discours ont été bien nuancés, quand le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, lors de la présentation des vœux, s’est dit acquis au dialogue et a instruit au Premier ministre de tout mettre en œuvre pour « amener nos frères dissidents à la table de négociation , une fois pour toutes, pour une paix durable et bénéfique pour la Région de Kidal, les autres Régions du Nord malien et la nation malienne dans son ensemble ». Paris ne dit pas le contraire et selon Jean Yves Le Drian « La France sera là pour soutenir à la fois le développement et garantir la sécurité ».
Cependant, Paris voudrait s’entourer de garantie, après avoir été traité de complicité avec des rebelles séparatistes du MNLA, et d’obliger les hautes autorités maliennes à dialoguer avec les groupes armés. En effet, le ministre français de la défense revendique un nouvel accord de défense avec le Mali, pour définir les contours de la coopération militaire entre Paris et Bamako.
B. Daou