Depuis son élection à la magistrature suprême du pays, le président IBK ne cesse de marteler, s’agissant de la lutte contre la corruption : » Tolérance zéro « , » Nul n’est et ne saurait être au-dessus de la loi « , etc. Lui et ses amis politiques étant présentement aux commandes des leviers de l’Etat, les observateurs se demandent si le chantre de la lutte contre la corruption pourra sévir comme il le prétend. Si le bâton promis n’est pas plutôt destiné aux autres…
Beaucoup de gens, qui l’ont surtout connu comme Premier ministre de Alpha Oumar Konaré, pensent que « les choses vont réellement changer« . Au même moment, d’autres se demandent si les déclarations du président de la République ne sont pas que de simples slogans destinés à la consommation…des bailleurs de fonds. Comme on le voit, l’opinion nationale est divisée sur cette question de la lutte contre la corruption qu’IBK vient de décréter, en dédiant l’année 2014 à cette cause noble mais ô combien difficile et délicate. Si certains soutiennent sans ambages cette volonté du président de lutter contre ce fléau devenu la mère de tous les maux et dont les conséquences ont été désastreuses pour notre pays; d’autres sont beaucoup plus sceptiques voire carrément opposés à cette lutte qu’ils considèrent comme prématurée. Sinon non prioritaire.
En tout cas pour cela, mieux vaut aller revoir le programme du candidat IBK afin de savoir si cette lutte est considérée comme prioritaire ou non. Au vu de l’ampleur de la corruption et de la délinquance financière, qui font saigner l’économie nationale à hauteur de plusieurs milliers de milliards FCFA chaque année, il est très probable qu’IBK a réservé une place de choix à cette lutte dans son programme. Devenu président de la République par la volonté populaire, IBK a aujourd’hui les mains libres pour imprimer sa vision à la marche qu’il souhaite pour le pays. En décrétant cette année 2014 comme celle de la lutte contre la corruption, le président de la République vient d’afficher clairement sa volonté de rompre avec le passé. Quand son prédécesseur ATT disait ne pas » vouloir humilier un chef de famille corrompu « , lui répond que » nul n’est et se saurait être au-dessus de la loi« . C’est dire »autres temps, autres mœurs « .
Mais pour le commun des mortels, qui soutient cette volonté politique réaffirmée au sommet d’Etat, ce combat ne peut être mené que quand Kidal sera libéré. Une libération qui permettra à l’opinion nationale d’être fixée sur la capacité d’IBK à gérer ce pays et à lutter contre ce fléau qu’est la corruption.
Avec ces multiples interpellations de hauts cadres qui ont géré le pays sous ATT, la machine est désormais mise en branle pour traquer tous ceux qui ont leur dossier devant Dame Justice.
Avec l’inculpation-arrestation du capitaine-général Amadou Haya Sanogo, la demande d’inculpation d’ATT envoyée à la Haute cour de justice, IBK commence à inquiéter beaucoup de monde. Y compris tous ceux qui avaient déjà envie, parmi les membres de la nouvelle équipe, de se servir dans les deniers publics. ATT et son tombeur, Amadou Haya Sanogo, ayant été jetés dans le collimateur de la justice, il est évident que nul ne sera épargné.
Y compris les amis politiques du président qui, assure-t-on, seront traités comme n’importe quel autre délinquant pris la main dans le sac. Mais évitons d’anticiper. Attendons plutôt de voir dans les faits.