En Sortant du présent, 2013 avec douleurs, se range dans le passé.
En Sautant dans le futur, 2014 avec couleurs, se lance dans le présent.
Ce rangement et ce lancement se font simultanément dans l’infinité du temps et l’énormité de l’espace.
Sous le toit de cet Espace-temps, l’année 2014 se présente à nous. Si 2013 est morte dans les douleurs des atrocités infligées au Mali pendant 2012, l’année 2014 nous fera voir toutes les couleurs des changements systémiques indispensables pour une totale guérison et une bonne progression du pays.
Que cette présence de 2014 nous apporte suffisamment de santé, de sérénité, de témérité et surtout de sévérité pour accroitre la solidarité et la sécurité dans notre humanité parsemée d’individualités sordides et d’agressivités fortuites. Cette forme de violence imprévisible ne pourra être contrée que par la préparation morale, physique et matérielle d’une Armée nationale prête à toutes éventualités. Dans ce contexte de précarité sécuritaire, on ne saura avoir une bonne année sans être bien protégé par une bonne Armée. Il faut donc, par tous les moyens, que le Mali récupère entièrement Kidal, sa huitième région, bien avant la mort de 2014 le 31 décembre prochain.
L’Armée pourra-t-elle seule atteindre cet objectif ? Logiquement non ! Parce que, pendant une vingtaine d’années, elle a été engourdie par des embauches complaisantes des fils, frères, cousins, voisins, amis et parents proches des personnes influentes. Ces recrutements par favoritisme seraient admissibles si les personnes recommandées répondaient à certains critères fondamentaux : L’amour du métier, la taille et la condition physique. Non seulement aucun parmi eux n’avait intégré l’Armée par vocation, mais aussi, ils frôlent le nanisme ou portent des défaillances physiques incompatible avec l’exercice du métier de militaire. Même si certains ont une bonne apparence physique parmi ces militaires recommandés, ils ne seront mutés que dans des lieux de leurs choix. Aux périodes d’octroyer les grades, ils sont les premiers à obtenir de la promotion. Mais, quand il s’agit d’aller se battre aux fronts pour défendre la nation, ces militaires protégés seront « oubliés » contrairement à ceux, sans soutien, qui seront vite envoyés sur le théâtre des opérations.
La plupart des hauts gradés des corps armés surtout des généraux, souvent plus actifs dans le monde des affaires, n’entretiennent presque plus de relations avec leurs subalternes. Plongés dans l’interminable détournement des fonds alloués à l’Armée, ils ont même perdu le goût de porter leurs uniformes à l’image de leur ancien grand boss qui était récemment le chef suprême des armées. A l’aide des doigts d’une seule main on peut compter le nombre de fois dans l’année que l’ancien général président, ATT, a porté sa tenue militaire. Par dédain pour son métier, il a d’abord largement politisé de nombreux militaires avant de leur offrir des grades d’officiers supérieurs dans le but de protéger son pouvoir chancelant. Ces hauts gradés, tout comme lui, occupés dans les milieux de la politique et des affaires ne contrôlaient plus rien dans les casernes. D’où l’écroulement facile et rapide de son « empire » en carton le 22 mars 2012.
Le 30 septembre 2013, à peine un mois après l’entrée en fonction du nouveau Président de la République, IBK, les frustrations causées par des distributions arbitraires de grades, pendant la transition, se sont soldées par un affrontement meurtrier entre hommes en uniformes.
L’Armée malienne doit être moralement et matériellement dépolitisée, redressée et renforcée. En cette période critique, à l’exception des autres départements ministériels, le ministère de la Défense est le seul qui doit être dirigé par un homme issu du corps armé, écouté, respecté et expérimenté capable de restaurer une discipline totale dans le monde du métier des armes mais aussi le réunifier. Bref, le refonder.
Alors, maliennes et maliens, à tous, nous souhaitons bonne année et bonne armée en 2014.