Le gouvernement malien a demandé que des poursuites pour « haute trahison » soient engagées contre l’ex-président Amadou Toumani Touré (ATT), accusé d’avoir laissé le nord du pays tomber aux mains de groupes armés. Une attaque qu’on le dise ou pas, hérisse les cheveux de la tête.
L’ancien président malien, qui vit actuellement en exil à Dakar, au Sénégal, n’a toujours pas répondu aux accusations qui pèsent sur sa personne. Il garde le silence mais sans doute pas pour longtemps.
Une ligne de conduite qu’il s’est imposée depuis qu’il n’est plus aux affaires, mais qu’il devrait obligatoirement abandonné afin de pouvoir donner une riposte à la dimension de la charge.
Le président ATT, renversé en mars 2012 par un coup d’état, est accusé d’avoir « facilité la pénétration et l’installation des forces étrangères sur le territoire national, notamment en ne leur opposant aucune résistance ».
Vus de Dakar, les faits susceptibles d’être retenus contre l’ancien président malien sont considérés comme une dérive. Amadou Toumani Touré, qui s’est imposé le silence comme ligne de conduite depuis le coup d’état, pourrait balayer cette affaire d’un revers de la main au prétexte qu’elle ne mérite pas que l’on s’y attarde. Mais l’homme tient à son honneur et à sa dignité.
Selon plusieurs sources dignes de foi, l’ancien président de la république, se dit disponible et prêt à répondre à toute accusation. En tout cas, la poursuite pour haute trahison ne le perturbe pas outre mesure. A-t-il facilité la pénétration et l’installation de forces étrangères sur le territoire malien ? « Chef suprême des armées ne signifie pas garde-frontières », s’insurge son proche entourage.
Un entourage qui trouve ridicule qu’on reproche à un ancien chef d’Etat, qui plus est ancien officier, d’avoir volontairement détruit et détérioré du matériel destiné à la défense de son pays. A propos des nominations de complaisance d’officiers et de soldats incompétents, le premier cercle réplique fermement : « Ce n’est pas le président de la République qui procède aux nominations dans l’armée.
Et d’ailleurs, si les commandants étaient aussi incompétents, auraient-ils, comme c’est le cas aujourd’hui, été promus au grade de généraux?» Pour ce qui le concerne, ATT, imperturbable, continue de s’imposer le silence tout en prenant acte de la décision de Bamako.