Elu de façon démocratique par le peuple malien avec plus de 77%, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, est attendu sur plusieurs chantiers. S’il est vrai qu’il a déjà ouvert des brèches sur certains, celui de l’amélioration du panier de la ménagère semble pour l’instant occulté.
IBK_9Depuis son accession à la Magistrature suprême, le président IBK se bat tant bien que mal pour remettre le Mali sur de bons rails. Même si en ce qui concerne la résolution de la crise du Nord, notamment de Kidal, le Mnla et ses alliés continuent de se pavaner au grand dam de nos militaires qui y sont «cantonnés», la vérité est qu’IBK est en train de chercher des voies et moyens pour combler les attentes des populations : la récupération de l’intégrité territoriale.
On se rappelle que lors du dernier Sommet entre le chef d’Etat français, François Hollande et ses pairs africains, IBK avait craché ses quatre vérités aux Occidentaux (notamment à la France) qui ont une attitude incompréhensible par rapport à la présence du Mnla et de ses alliés à Kidal. Il avait même déploré que si l’armée malienne était à Kidal, nos confrères français Ghislain Dupont et Claude Verlon n’allaient pas être lâchement assassinés par des hommes sans foi ni loi.
Il est donc évident qu’IBK est sur ce dossier de Kidal et n’attend que le moment opportun pour agir, même par la force, pour déloger les ennemis de la Patrie que sont les membres du Mnla. Certes, les Maliens sont impatients de le voir rapidement à l’œuvre, mais chaque chose a son temps, surtout que le «dossier Kidal» est très lourd et complexe.
Autre domaine dans lequel IBK a engrangé des points indéniables après ses cent jours à la Présidence de la République, c’est bien celui de la lutte contre la corruption et l’impunité. Il a en effet enclenché une véritable lutte contre les prédateurs de la République et tous ceux qui ont du sang des Maliennes et des Maliens sur leurs mains. En témoigne l’arrestation de l’ex-putschiste Amadou Haya Sanogo et certains de ses compagnons ; l’arrestation de certains juges peu soucieux de l’orthodoxie de leur profession ; ainsi que l’interpellation de certains véreux opérateurs économiques qui ont mis ce pays à genoux. On apprend d’ailleurs qu’IBK aurait même remis une centaine de dossiers au Procureur de la République pour étude.
Et depuis lors, c’est la panique et la débande dans certains milieux, même politiques, qui voient désormais cette lutte farouche engagée par IBK d’un très mauvais œil. Mais, toujours est-il que pour le Malien lambda, c’est une très bonne initiative du président de la République pour assainir notre pays, tombé très bas du fait d’une minorité de personnes se croyant au-dessus de la loi et tout permis.
Si sur ces deux premiers volets, IBK semble engagé, mais c’est sur celui du panier de la ménagère que le bât blesse.
En effet, avec son arrivée au pouvoir, les Maliens s’attendaient qu’il fasse un geste significatif allant dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Alors que les salaires des fonctionnaires et autres travailleurs sont très bas, les prix des denrées de première nécessité ne cessent de grimper. De ce fait, «le Malien mange mal, dort mal, se sent mal dans sa peau. Il ne sait plus de quoi demain sera fait et c’est la débrouillardise totale. On se soucie beaucoup plus du pain quotidien qui est d’ailleurs très difficile à trouver», se lamente un chef de famille de Lafiabougou.
Et à une dame de renchérir : «Depuis qu’IBK est arrivé au pouvoir, on ne voit rien ; on ne sent rien ; rien ne bouge. On nous parle toujours de Kidal, du Mnla, de Sanogo…Est-ce que c’est ça que nous allons manger ? Qu’il s’occupe de ça sans trop de boucan et qu’il nous fasse manger, bien manger ! On est fatigué de tout ça !».
Ces quelques réactions de nos compatriotes doivent interpeler le président de la République à travers son ministre du commerce. Le peuple veut du concret dans l’amélioration de ses conditions de vie et de travail. Il faut donc dépasser les discours ronflants pour prouver au peuple que le pays a retrouvé sa vitalité et qu’il bouge, Monsieur le Président !
Bruno LOMA