« La flagellation a eu lieu au marché de Tombouctou », a affirmé un habitant de la ville joint depuis Bamako. « Il est blessé et a été conduit à l’hôpital », a-t-il ajouté sous couvert de l’anonymat. L’information a été confirmée par d’autres témoins.
Un homme et une femme de Tombouctou accusés d’avoir eu un enfant sans être mariés ont reçu cent coups de fouet chacun, donnés par des membres d’Ansar Dine le 20 juin. Ces derniers ont en outre détruit tous les débits de boisson de la ville.
Ansar Dine a également démoli la majorité des mausolées des saints musulmans de Tombouctou, ancien haut-lieu intellectuel et culturel du Sahara, provoquant l’indignation au Mali même et à l’étranger.
Fumeurs aussi
Dans une autre des grandes villes du nord du Mali, sous leur contrôle, les islamistes d’un autre groupe armé, le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), ont aussi brûlé le mois dernier des cartons de cigarettes. A Bourem, également dans le Nord, ils ont fouetté des fumeurs.
En mai à Gao, les islamistes du Mujao avaient empêché des jeunes de jouer au football et de regarder la télévision, ce qui avait provoqué de violentes manifestations anti-islamistes.
Dans la foulée d’un putsch militaire le 22 mars à Bamako, les trois régions administratives du nord du Mali – Tombouctou, Gao et Kidal – sont tombées aux mains des groupes islamistes radicaux Ansar Dine, et Mujao, alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).