Le problème d’insécurité et sa mondialisation croissante constituent une préoccupation majeure dans tous les pays du monde. En Afrique, la zone sahélo-saharienne n’est pas en reste, en plus, elle est soumise aux impacts des facteurs climatiques.
Les sept pays qui composant cette zone sahélo-saharienne, appelée aussi région du sahel, qui sont le Mali, le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Libye, le Tchad et la Mauritanie, souffrent de cette insécurité et de ces impacts. Ces facteurs, qui sont liés principalement au problème de sous-développement et de pauvreté sous toutes ses formes, ont favorisé l’existence de groupes d’individus qui déstabilisent la zone par le terrorisme, des attaques et des vols d’animaux. Pour mettre fin à cette insécurité résiduelle et récurrente, il faudra que ces 7 pays conjuguent impérativement leur effort, une solution globale et pérenne s’impose à l’évidence.
Exemple, au Niger, une telle insécurité sévit dans la zone Nord Tillabéry, où les 10 et 21 Avril 2011 dans la zone de Ouallam plus précisément à Inabagal, Tingara et Zouragan, une attaque par un tel groupe a fait d’énormes pertes en vies humaines (quatre vingt personnes mortes) et le vol d’animaux (huit cent têtes). Ces attaques dont sont victimes les éleveurs de la zone Nord Tillabéry, ceux de la zone de Tillabéry au dessus de Tintaboraguène (situé au dessus de Dessa, Bibiyergou, Anzourou et Gaigorou), ceux au dessus de Ayourou, ceux habitant dans une partie de l’Aïr, de l’azawagh, d’agadez, etc, en sont aussi victimes.
Au Mali, la partie nord est aussi caractérisée par une telle insécurité, de même qu’au Tchad.
Afin de trouver une solution adaptée à ce problème d’insécurité qui s’étend sur toute la partie désertique de cette zone sahélo-saharienne, il convient de se poser un certain nombre de questions et d’analyser les réponses associées.
A savoir : Qu’est-ce qui a amené tout ça ? Qui sont les victimes de cette insécurité ? Qui attaquent cette zone ? D’où viennent-ils ?
Principalement, les facteurs précédents, essentiellement liés au sous-développement et à la pauvreté sous toutes ses formes, et l’influence de la mondialisation de l’insécurité (présence, de plus en plus, de réseaux avec des bases dans plusieurs pays du monde, par exemple, de AL QUAIDA ou AQMI, présents dans cette zone). Ces réseaux extérieurs instrumentalisent la problématique (sous-développement et pauvreté) pour s’installer dans la partie désertique de la région sahélo-saharienne et y agir.
Les habitants de cette zone, qui sont :
- Au Niger : haoussa, zarma, songaï, peulhs, touaregs, toubous, kanouri (béribéri et manga), arabes, gourmantchés, etc.…
- Au Mali : bambara, touaregs, peulhs, arabes, songaï, dogon, malinké, bozo, bomu, sénoufo, etc.
- au Tchad : arabes, peulhs, toubous nomades (teda, daza ou goranes, zagawa), sara, kanembou, maba, naba, moussei, moundan, marba, massana, kanouri, etc.
- Au Burkina : mossi, peulhs, touaregs, gourmantchés, gourounsis, sénoufos, bobos, samos, dioula, bissa, lobi, lyélé, marka, etc.
- dans les trois pays arabes limitrophes, principalement : arabes, berbères, touaregs, …
Avec la sécheresse et la quête d’une vie meilleure ou de regroupement familial, certains habitants de cette zone se déplacent d’un pays à l’autre dans la même zone ou ailleurs.
Difficile à dire avec précision mais les habitants de cette zone incriminent les bandes armées hétéroclites inconnues, certains incriminent les touaregs, d’autres incriminent les peulhs, d’autres encore incriminent des groupes formés de touaregs, de peulhs, des toubous, d’arabes, de berbères, de djerma, de haoussa, de songaï, …
Certains disent qu’ils viennent du Mali, d’autres disent qu’ils viennent du Niger, d’autres disent du Tchad, du Burkina, de la Libye, de l’Algérie, de la Mauritanie et, d’une façon générale, pensent qu’ils viennent de certains pays de cette zone sahélo-saharienne et/ou de l’extérieur (AL QUAIDA ou AQMI, …) mais ne savent pas trop, d’autres encore parlent de chômeurs ou de bandits qui quittent les villes des pays de cette zone ou ailleurs pour chercher à voler.
Finalement, certains habitants de cette zone s’accusent mutuellement et/ou accusent des réseaux extérieurs d’instrumentation de la problématique (sous-développement ou pauvreté) pour s’installer dans la partie désertique de la région sahélo-saharienne et y agir.
Solution globale et pérenne
Très difficile de donner une telle solution. Ce problème d’insécurité est le même dans toute la zone sahélo-saharienne, il convient que les autorités des pays de cette zone puissent trouver une solution pacifique, globale et pérenne, en privilégiant le dialogue inter-états et intra-états et en liaison avec l’union africaine, l’ONU, l’ALG (Autorité de développement intégré du Liptako Gourma), l’UEMOA, la CEDEAO, la BAD, les ONG, la société civile et les partenaires au développement.
Pour ce faire, la paix et l’implication de tous les pays de cette zone sahélo-saharienne (le Mali, le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Libye, la Tchad et la Mauritanie) et des populations locales, vivant dans les parties victimes, sont indispensables.
Cette solution globale et pérenne doit prendre en compte le problème à la racine c’est-à-dire savoir le pourquoi (qu’est ce qui a amené tout ça ?) et trouver la solution adaptée.
Nous savons que les problèmes liés au sous-développement et à la pauvreté sous toutes ses formes constituent les facteurs clés qui ont généré cette insécurité.
Il convient donc de trouver une solution idoine à ces problèmes pour que l’insécurité trouve une solution pérenne et définitive et que les habitants de la partie désertique ou quasi-désertique de cette zone sahélo-saharienne aient leurs besoins satisfaits et puissent profiter des ressources énormes présentes dans cette zone tout en préservant et protégeant l’environnement. Ces dernières doivent être exploitées et mieux gérées. Chaque pays de cette zone doit exploiter et gérer les ressources de la partie désertique lui appartenant.
En somme, ne laissons pas cette zone sahélo-saharienne insécurisée à elle seule, unis et solidaires, aidons-la, aidons-nous, car tous les pays sont concernés, en particulier ceux qui ont une grande partie désertique, à trouver une solution pacifique en privilégiant le dialogue inter-états et intra-états en liaison avec l’Union Africaine, l’ONU, ALG (Autorité de développement intégré du Liptako Gourma), l’UEMOA, la CEDEAO, les ONG, la société civile dont des représentants des populations locales et les partenaires au développement.
Aliou Touré