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La fin du statu quo au Mali
Publié le mercredi 18 juillet 2012   |  Autre presse




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L'Algérien, Ramtane Lamamra, qui vient d'être réélu à la tête de la commission de Paix et de Sécurité de l'Union africaine, a lancé un appel, lundi dernier, depuis Addis-Abeba, aux islamistes maliens du groupe Ansar Eddine, les encourageant «à prendre leur distance avec Al Qaîda et à venir à la table des négociations en tant que groupe national malien». De son côté le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, a déclaré à la télévision malienne, le même jour, «l'ouverture de concertations nationales dans les jours à venir pour un gouvernement d'union nationale». Il a ajouté que «le Mali se prépare à toutes les options pour reconquérir le Nord du pays occupé par les islamistes». De plus, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla) a publié, hier, sur son site web, un communiqué où il précise être prêt «à contribuer, dès que notre légitimité est reconnue», à la lutte contre les narcoterroristes qui menacent toute la région du Sahel. Ce sont là autant de signes forts pour une «solution politique» à la crise que vit le Mali. Une solution qui consiste à réunir autour de la table de négociations toutes les forces vives du Mali. Un «dialogue fraternel entre les Maliens, les vrais» comme souhaité, lors de sa visite à Alger, par l'ancien Premier ministre et président de l'Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéita, devrait permettre le redressement des institutions du pays, y compris l'armée malienne. Car cette solution politique n'est qu'une étape avant la lutte contre le terrorisme qui a envahi le nord du pays. D'ailleurs, cette deuxième étape se prépare déjà. M.Lamamra a ajouté lors de sa déclaration que «des experts militaires de l'Union africaine et de la Cédéao se trouvaient actuellement à Bamako pour préparer avec l'armée malienne les plans d'une possible intervention militaire». En clair, il s'agit pour les Maliens de s'entendre pour mieux s'organiser à défendre leur pays. Une fois cet objectif atteint, les aides tant de l'Union africaine, de la Cédéao, des pays du champ, dont l'Algérie, que de toute la communauté internationale afflueront au Mali pour venir à bout des groupes de terroristes qui sévissent au Nord. Il n'y aura pas d'intervention militaire étrangère directe. L'intervention ne sera que celle des militaires maliens très fortement appuyés par l'aide africaine et internationale en matière d'équipements et de logistique. Pour ce faire, il faut rendre au Mali des structures de fonctionnement semblables à celles qui existaient avant le 22 mars dernier. Avant le coup d'Etat opéré par le capitaine Sanogo contre le général Amadou Toumani Touré, président de la République, à un mois de la fin de son mandat. Depuis, ATT a démissionné et vit au Sénégal. Le président par intérim, qui a été installé par la suite, se trouve depuis mai dernier en France, officiellement pour des soins. Le Mali est un pays sans pilote. C'est ce qui a permis l'occupation, par les terroristes, de la moitié du pays au Nord et la consolidation de leurs positions à la faveur du statu quo qui semble être entretenu. Une consolidation qui est une menace même pour la partie Sud. Pour la région du Sahel qui risque, pour beaucoup d'observateurs, de devenir un deuxième Afghanistan. Que ce soit le motif fallacieux du putch, sa mise à exécution à la veille d'élections présidentielles, ou le blocage multiforme des institutions depuis le coup d'Etat, tout porte à croire à un plan de déstabilisation. Pour relever ce défi, la communauté internationale prend de plus en plus conscience de l'intérêt à suivre la voie approuvée par l'Union africaine et toujours défendue par l'Algérie. Celle de la solution par la voie politique comme préalable à tout règlement durable. C'est ce qui semble être en cours. Les tenants de l'intervention militaire comme unique solution savent qu'ils ne font plus recette. Ils le savent si bien qu'ils y renoncent. Ou font semblant!...

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