PARIS - L'allègement du dispositif militaire français au
Mali se poursuit, avec le retrait ces derniers jours d'environ 160 soldats de
Kidal, le fief des Touaregs dans le nord-est du pays, a indiqué jeudi
l'état-major des armées.
"Nous sommes entrés dans une phase d'allègement du dispositif qui doit nous
amener à un premier palier aux alentours de 1.500 hommes, puis à un objectif
final de 1.000 hommes", a déclaré le porte-parole de l'état-major, le colonel
Gilles Jaron, lors du point de presse hebdomadaire de la Défense.
Mercredi, le président François Hollande a annoncé que l'effectif français
au Mali sera ramené de 2.500 hommes aujourd'hui à 1.600 mi-février, estimant
que "l'essentiel de la mission a été accompli", un an après le début de
l'opération Serval contre les groupes islamistes armés qui occupaient le nord
du pays, le 11 janvier 2013.
Quelque 60 militaires français sont toujours présents à Kidal. Il s'agit
essentiellement de détachements de liaison auprès des forces maliennes et de
la Minusma, la mission de l'ONU au Mali, a précisé la Défense. 70 sont à
Tessalit, 200 km au nord, près de la frontière algérienne, 1.500 sont
stationnés à Gao, d'où ils opèrent dans l'ensemble du nord du Mali, et environ
900 à Bamako.
Trois avions de combat Mirage 2000 stationnés en permanence à Bamako depuis
le début de l'opération, ont également été retirés fin décembre. "Tous les
moyens aériens sont aujourd'hui à N'Djamena", d'où ils peuvent opérer sur les
différentes zones d'engagement de la France en Afrique occidentale ou en
Afrique centrale, a précise le porte-parole.
C'est de N'Djamena qu'opèrent les Rafale qui survolent régulièrement la
Centrafrique dans le cadre de l'opération Sangaris, lancée le 5 janvier pour
tenter de stabiliser le pays.
Au Mali, les forces françaises sont "dans une logique de passage de relais
aux Forces armées maliennes et à la Minusma", a souligné le colonel Jaron.
Au plus fort de l'opération Serval, au printemps 2013, le contingent
français a compté près de 5.000 hommes. Une première réduction d'effectifs a
eu lieu en août, après l'élection présidentielle malienne, mais un dispositif
d'environ 3.000 militaires a ensuite été maintenu jusqu'au second tour des
législatives, mi-décembre.
Paris veut "pérenniser" sa relation de défense avec le Mali et le ministre,
Jean-Yves Le Drian, doit signer un nouvel accord en ce sens le 19 janvier à
Bamako. Un millier de soldats français devraient rester stationnés au Mali à
partir du printemps 2014, pour une durée indéterminée.
La France a plus globalement entrepris de réorganiser son dispositif
militaire en Afrique, pour le rapprocher de la bande sahélienne, où la menace
jihadiste est la plus forte.
dch/gd/pad