WASHINGTON - L’islamiste Mokhtar Belmokhtar, responsable
de la prise d’otages massive d’In Amenas en janvier 2013, a les moyens de
perpétrer "à nouveau une attaque" de ce type, a estimé jeudi le commandant des
forces américaines pour l’Afrique.
"Nous pensons qu’il a la capacité de conduire à nouveau une attaque comme
celle d’In Amenas", a déclaré le général David Rodriguez, patron de l’Africa
Command (Africom, à quelques journalistes dont l’AFP.
Le 16 janvier 2013, des membres du groupe islamiste des "Signataires par le
sang" de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar étaient entrés sur ce site gazier du
sud de l’Algérie et avaient capturé des centaines d’Algériens et d’étrangers.
Lors de l’assaut final, mené trois jours plus tard par l’armée algérienne,
38 otages avaient trouvé la mort et 29 assaillants avaient été tués.
Les Etats-Unis ont inscrit en décembre son groupe, une dissidence
d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), sur leur liste noire des organisations
terroristes.
La traque de Belmokhtar se poursuit et il "se trouve au milieu du Sahel"
selon le général Rodriguez, jouant de la porosité des frontières entre le
nord-est du Mali et le sud-ouest de la Libye.
"Nous travaillons avec les Libyens pour commencer à les aider à améliorer
leur sécurité. Nous travaillons aussi avec les Français au Mali en continuant
à leur fournir un soutien aérien et en matière de renseignement", a-t-il
expliqué.
Les Etats-Unis s’apprêter à débuter l’entraînement sur 24 semaines de
"5.000 à 8.000" membres des forces de sécurité libyennes pour les aider à
sécuriser le pays et ses frontières, a-t-il ajouté". "Le but est de débuter au
milieu de l’année" 2014.
L’entraînement des forces libyennes s’inscrit dans le cadre d’une mission
de l’Otan décidée l’an passée à laquelle participent également le Royaume-Uni,
l’Italie, la Turquie mais aussi le Maroc.
Mais plusieurs problèmes retardent la mise en oeuvre selon le général
Rodriguez: des problèmes logistiques et d’appui financier d’un côté et de
l’autre l’incapacité des autorités libyennes à présenter suffisamment de
candidats à entraîner.
"Les Turcs, qui ont déjà commencé, n’ont pas eu autant de recrues qu’ils
devaient avoir", a confié le général américain.
Les nouvelles autorités libyennes peinent à mettre en place une armée et
une police capables de restaurer l’ordre dans un pays où circule une grande
quantité d’armes et où des milices s’opposent.