Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta est attendu ce vendredi 10 janvier en Mauritanie pour une visite de trois jours. L'occasion d'un premier tête-à-tête officiel entre les deux chefs d'Etats, qui avaient manqué par deux fois l'occasion de se voir. Le président IBK, en n'incluant pas la Mauritanie au programme de sa première tournée régionale et Mohamed Ould Abdel Aziz en n'assistant pas à l'investiture de son voisin. Mais après plusieurs années de relations parfois crispées, le climat entre les deux pays semble s'être réchauffé.
Depuis ces rendez-vous manqués, les deux présidents, Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, et Mohamed Ould Abdel Aziz ont échangé au sommet de l'Elysée début décembre et 10 jours plus tard lors d'une inauguration sur le fleuve Sénégal. Les deux chefs d'Etats avaient alors affiché leur solidarité et insisté sur la nécessité de renforcer leur coopération sécuritaire.
Le président Ould Abel Aziz avait lui salué la « détermination du gouvernement malien à installer la paix et consolider l'unité nationale ». Cette première visite d'Etat devrait donc être l'occasion d'afficher le réchauffement des relations entre les deux pays. Car du temps d'Amadou Toumani Touré, Nouakchott accusait régulièrement Bamako de laxisme face aux groupes terroristes.
→A (RE)LIRE : Mauritanie: le climat de méfiance avec le Mali persiste
Après l'offensive des mouvements armés en 2012 et malgré l'arrivée du gouvernement intérimaire, le climat de méfiance avait persisté. Tout en défendant l'intégrité territoriale malienne, la Mauritanie estimait certaines revendications des populations du Nord légitimes. Et donc que Bamako devait négocier une solution politique avec les rebelles.
Côté malien, l'activisme des dirigeants du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), MAA (Mouvement arabe de l’Azawad) et HCUA (Haut conseil de l’unité de l’Azawad), depuis Nouakchott, passait mal.
Face aux défis sécuritaires dans la région, une meilleure coopération entre les deux pays s'avère cruciale. L'un des enjeux de cette visite sera notamment de voir si Bamako et Nouakchott pourraient s'entendre sur un déploiement de troupes mauritaniennes au Mali dans le cadre de la Minusma, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent.... suite de l'article sur RFI