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Marche de protestation sur la primature : Le ras-le bol des journalistes maliens aux nouveaux maitres du jour
Publié le mercredi 18 juillet 2012   |  L'Indépendant


Journée presse morte
© aBamako.com par DR
"Journée presse morte" au Mali contre les agressions de journalistes
Mardi 17 juillet 2012. Bamako.


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Presse 2012
Intimidations, enlèvements et passages à tabac, trop, c’est trop et les journalistes maliens, visiblement très déterminés sont sortis de leur gond à la faveur d’une marche de protestation le mardi17 juillet. Ils se sont dits résolus à servir leur pays autant par la plume que par le micro au risque même de leur vie. C’est un signal fort lancé aux prédateurs de la presse qui deviennent de plus en plus nombreux depuis les événements du 22 mars 2012.

Il était, 9h15 hier mardi 17 juillet, quand l’impressionnant cortège de journalistes, des défenseurs des droits humains, des organisations de la société civile, ont pris le départ au siège du journal « L’Indépendant » à l’ACI 2000 en direction de la primature pour exprimer de vive voix leur colère contre les agressions, dont les hommes de média sont l’objet, dans l’exercice de leur profession. Bouches scotchées, les photos des deux journalistes sauvagement agressés étaient très visibles sur un poster, le rédacteur en chef de « L’Aurore » Abdrahamane Kéïta et le Directeur de publication de « L’Indépendant » Saouti Labass Haïdara, dont le bras dans un plâtre et un sparadrap sur la tête témoignant toute la barbarie des fossoyeurs de la liberté de la presse. Sur une autre banderole, on pouvait lire : « silence, on tue la presse malienne » où encore un autre slogan du genre « Où étaient le premier ministre, le ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, le ministre de la justice ». Quand le Directeur de publication du « Prétoire » Birama Fall et celui du « 22 Septembre » Chahana Takiou étaient interpellés respectivement les 9 et 24 mai 2012 par la Sécurité d’Etat. Où étaient les plus hautes autorités du pays quand le Directeur de la rédaction de « L’Aurore » Abdrahamane Kéïta a été enlevé, torturé et pillé le 2 juillet dernier ? La goute d’eau a débordé le vase, le 12 juillet, quand le Directeur de publication de « L’Indépendant » Saouti Labass Haïdara, un des doyens de la presse malienne, est enlevé, torturé et laissé pour mort, par des hommes lourdement armés. Comme si le bataillon partait à la chasse aux bandits armés. Hélas, le ridicule ne tue plus au Mali quand on ose braquer les journalistes avec des armes beaucoup plus utiles au nord qu’au sud.
Sur un tout autre plan, c’est l’image de Norbert Zongo, cet autre grand journaliste burkinabé assassiné par les prédateurs de la presse que certains agitaient pour montrer tout le risque que peut courir un journaliste dans l’exercice de sa profession.
En effet, c’est toute la crème de la presse malienne privée et publique qui a répondu vaillamment à l’invitation des organisations et associations professionnelles de la presse. Les marcheurs sont partis du siège de « L’Indépendant » à l’ACI 2000 en passant par la place CAN, le monument de l’Obélisque avant de longer la grande avenue du Mali. Arrivée au niveau du monument « Kwamé N’Krumah », la longue file de journalistes, d’hommes politiques, des défenseurs des droits humains, de la société civile, a mis le cap sur la primature encadrée par un important dispositif sécuritaire composé de 400 à 500 éléments issus de la gendarmerie, de la police et de la garde nationale.
Rien ne semble émousser l’ardeur des hommes de médias décidés à en découdre avec tous ceux qui veulent bâillonner la presse au Mali. Comme l’ont scandé de nombreux marcheurs en des termes fort évocateurs : « A bas le mensonge, A bas la calomnie, honte aux voleurs, l’armée au nord… ».
Aux environs de 11 heures, le long cortège s’est immobilisé à l’entrée de la cité ministérielle avant de poursuivre cinq minutes plus tard sa longue procession jusque devant les bureaux du premier ministre. Il aura fallu deux heures de temps aux marcheurs pour avaler les trois kilomètres qui séparent le siège de l’Indépendant de la cité administrative.
En raison de l’absence du premier ministre, Cheick Modibo Diarra, pour déplacement, il est revenu à son Directeur de cabinet, Oumar Kanouté, de recevoir les responsables des organisations professionnelles de la presse malienne. Ces derniers lui ont remis une déclaration dans laquelle, ils ont dénoncé les nombreuses atteintes graves à la liberté de la presse tout en réaffirmant haut et fort que « personne ne nous empêchera de nous exprimer ».

Abdoulaye DIARRA

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