Côté jihadiste, on saura difficilement : les barbus embarquent leurs morts dans des pick-up reservés aux morts ou aux blessés ou alors ils les enterrent tout de suite. Mais, à mon avis, ils ont perdu plus d’hommes que l’armée malienne à Konna. Tu les tues comme des mouches, et d’autres reviennent comme des mouches ». Autour du miel que constitue la perspective du paradis lorsqu’on meurt pour la cause ?
Notre informateur pique cependant une colère quand on lui dit qu’officiellement le bilan côté malien est de onze morts.
« Ce n’est pas sérieux » s’emporte t-il. Combien alors ? Il ne sait pas le nombre exact mais pour lui c’est en dizaines de morts qu’il faut parler. Sans compter les blessés. C’est justement le ballet des ambulances, toutes sirènes activées qui attirent l’attention entre Sévaré et Mopti. Et même si au cours de la transition, l’armée piquée au vif a promis désormais d’honorer les soldats qui meurent au front, à cette date, et a organisé une première cérémonie de mémoire à cet effet, le bilan de Konna n’est pas dans le domaine public. On parle à juste raison de l’héroïsme de Damien Boiteux. On sait cependant très peu sur les exploits des nôtres. Alors que c’est un exploit que Kojak, le tristement célèbre lieutenant de Iyad Ag Ali ait bel et bien été tué par un soldat malien…
A soixante dix kilomètres de Konna, la mauvaise nouvelle a vite gagné la Venise malienne qui se prépare, ainsi que l’on dit les jihadistes à Konna tombé entre leurs mains, à un grand prêche islamiste le vendredi. C’est-à-dire le lendemain de la chute de Konna.
Aux stations de carburant, la file de voitures attendant de faire le plein pour prendre les routes du Sud en dit long sur le désespoir des populations de Mopti-Sévaré.
AT